547 jours
de Hervé Ghesquière

critiqué par Pierraf, le 2 novembre 2021
(Paimpol - 66 ans)


La note:  étoiles
Témoignage et enquête
4ième de couverture:
« Je venais d'être pris en otage et j'avais conscience que le voyage serait long et terrible.
Mais je ne pouvais pas deviner à quel point mon histoire, notre histoire, allait devenir une affaire d'État, un État qui désinforme l'opinion et ajoute l'opprobre à la douleur des familles.
À mon retour, la question de la médiatisation m'a fait réfléchir. Parler ou ne pas parler ?
J'ai pensé à tous ceux qui s'étaient mobilisés pour moi tout en répétant chaque jour : Libérez-les ! ».
Hervé Ghesquière, grand reporter à France 3, a été enlevé en Afghanistan en décembre 2009 par les talibans avec le journaliste caméraman Stéphane Taponier. Il a mené une véritable contre-enquête sur cette épreuve qui a duré dix-huit mois, ce qui lui a permis de reconstituer les circonstances de sa libération. Au fil de ses entretiens avec ceux qui l'ont mis en cause, de Claude Guéant au général Georgelin, chef d'état-major des armées, en passant par le président de la République, il révèle la vérité et les enjeux d'une captivité gênante, celle que les médias et la diplomatie ont longtemps tenue secrète.


La richesse et l'intérêt de ce livre sont que ce n'est pas que le témoignage d'un otage sur son quotidien (fort intéressant sur le fonctionnement des talibans, qui est certainement toujours le même actuellement), mais aussi une enquête (après coup) sur sur ce qui se passait en France dans les instances dirigeantes (qui montre tous les tiraillements et les enjeux politiques).
L'écriture est fluide, très factuelle, jamais ennuyeuse.