Faire le Mur
de Maximilien Le Roy

critiqué par Pucksimberg, le 26 août 2012
(Toulon - 44 ans)


La note:  étoiles
Avoir 22 ans en Palestine
Maximilien Le Roy est parti en Palestine en 2008 et a été marqué par sa rencontre avec Mahmoud Abu Srour. Tous les deux ont 22 ans et tous les deux dessinent. Une amitié naît entre les deux jeunes hommes. L’auteur a ressenti le besoin de raconter le quotidien de la Palestine, la vie de l’un des habitants, Mahmoud et ses souffrances.

Cette bande dessinée est engagée. Elle s’ouvre sur une carte de la Palestine où sont mentionnés les checkpoints, « le mur de la honte », les zones militaires … Elle se clôt sur un reportage photographique sur le pays, ainsi qu’une interview frappante d’Alain Gresh. La souffrance de la Palestine est vive et le sentiment d’injustice prédomine. Israël est décrit comme un pays occupant, un colonisateur, les Palestiniens comme des victimes.

Une réflexion sur le terrorisme est aussi menée assez habilement, certains exemples sont assez gênants pour les occidentaux. Les personnages sont au pied du mur, ne trouvent aucune issue et posent des questions intéressantes sur des sujets brûlants : la légitimité d’Israël ? La passivité voulue des occidentaux ? Les droits en temps de guerre sont-ils si différents que certains actes terroristes ? Des sujets polémiques auxquels il est difficile d’apporter une réponse tranchée même si l’on sent clairement la position du dessinateur.

Les dessins sont réalistes, la couleur verte prédomine, parfois tranchée par des intrusions de rouge, le texte est clair, direct et réfléchi.

Une œuvre intéressante qui illustre parfaitement les questionnements du jeune poète palestinien Najwan Darwish dans le recueil « Je me lèverai un jour ».