Nouvelles de Londres
de Doris Lessing

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 29 juillet 2012
(Montréal - 54 ans)


La note:  étoiles
Londres n’est pas si banale que ça
18 courts textes qui ont comme lieu commun la ville adoptive de l’auteure. Des nouvelles souvent comme des paysages. Un après-midi dans le café d’un parc. La tension palpable d’un hôpital. La rudesse des rues londoniennes et le brouhaha du métro. Une randonnée en taxi.

Je retiens « La mère de l’enfant en question » pour le beau témoignage silencieux du refus de marginaliser une enfant attardée. Également « Une question de principe », un bel exemple de l’opiniâtreté ridicule des gens de la ville. Enfin, « Debbie et Julie » ou l’épreuve difficile d’une adolescente enceinte.

Mais, en général il n’y a rien de particulièrement mémorable. Prises une par une, ces nouvelles sont ordinaires. Il n’y a pas de chute surprenante. L’approche en est une d’observation, détachée, à la troisième personne. D’ailleurs, on imagine bien l’écrivain assisse avec son calepin en train de colliger ses pensées sur le moment devant un événement ou un endroit qui la touche. Certes, l’ensemble forme une collection homogène. Une mosaïque qui n’est pas sans rappeler les impressionnistes, puisqu’il faut avoir un certain recul et une vision globale du groupe pour en apprécier le travail artistique.

Certains portraits - majoritairement de femmes – sont intéressants, mais la brièveté des textes ne permet pas de s’émouvoir. Le manque d’originalité et de flamboyant ne rend pas justice à la ville cosmopolite et complexe qu’est Londres.