L'âge bête
de Pierre Boileau, Thomas Narcejac

critiqué par Killeur.extreme, le 26 juillet 2012
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
On est tous bête à cet âge là.
Hervé et Lucien sont camarades de classe et, malgré la différence de classe sociale - la famille d'Hervé tient un garage - le père de Lucien est un médecin renommé, amis et ils chahutent beaucoup en classe, surtout pendant le cours de mathématiques donné par une jeune professeure qui semble en vouloir particulièrement à Lucien. Après un cours qui a mal tourné, Hervé et Lucien apprennent par le proviseur qu'ils vont être sanctionnés pour leur attitude. Hervé propose à Lucien d'enlever la jeune femme pour se venger de cette sanction qu'ils estiment injuste. Ils préparent minutieusement leur forfait et le mènent à bien dans les moindres détails, ils libéreront leur captive dimanche, 3 jours de captivité - une farce de Mardi Gras, mais quand Hervé, véritable moteur du duo, a un grave accident le dimanche fatidique, Lucien se retrouve seul avec cette énigme : "Comment libérer son otage sans que celle-ci le reconnaisse et le dénonce" , car Hervé a modifié sa voix pendant le rapt et Lucien est resté silencieux car sa voix était trop reconnaissable...

La première chose qu'on peut dire de ce roman (et je la dis, je dis tous, je dénonce et si je tombe, vous tombez avec moi.) c'est que, malgré qu'il ait été publié en 1978, il reste actuel, pour sa description des conflits entre élèves et professeurs - comme quoi le "c'était mieux avant !!!" ne veut rien dire et puis les philosophes de la Grèce antique déjà traitaient les jeunes de fainéants et d'incapables, et il n'y aurait pas grand chose à changer pour réécrire ce roman aujourd'hui.

Boileau et Narcejac ont été adaptés au cinéma par Clouzot ("les diaboliques") et par Hitchcock ("Vertigo-Sueurs Froide") une adaptation de ce roman "Comme un homme" avec Charles Berlin qui sortira en 2012 permet à ce roman de ressortir et de trouver un nouveau lectorat.

Ce roman se lit d'une traite, l'intrigue est bien construite les personnages sont traités avec toute leur complexité, on a affaire à des personnages humains qui ont des réactions humaines, qu'elles soient positives ou négatives, et chacune des décisions fait avancer l'histoire. Le tour de force des auteurs qui à l'époque où ils ont écrit ce livre étaient septuagénaires c'est de réussir à comprendre et restituer la jeunesse de cette époque. Le dénouement. comme dans tout policier qui se respecte est introuvable.