A la recherche de Nabokov
de Zinaïda Schakovskoy

critiqué par Ravenbac, le 25 juillet 2012
(Reims - 58 ans)


La note:  étoiles
Un témoignage intéressant
Journaliste et écrivain, Zinaïda Schakovskoy (1906 – 2001) est née à Moscou. Elle a bien connu celui qui allait devenir l’un des plus grands écrivains du vingtième siècle. « A la recherche de Nabokov » a été publié en 1979, soit deux ans après la disparition du grand écrivain.
Dans la première partie du livre Schakovskoy se remémore ses rencontres avec Nabokov, leur première date de 1932, et leur correspondance. On y découvre un Nabokov pas si indifférent et insensible au monde qu’on ne l’a accusé, par contre une Véra, sa femme, au caractère dur et dominateur ; le modeste succès européen de ses premiers livres, un Nabokov et sa famille tirant le diable par la queue. Si Schakovskoy est pleine d’admiration pour l’écrivain et pour l’homme, elle est aussi sans complaisance. Nabokov quitte l’Europe pour l’Amérique en 1940. Puis c’est la consécration mondiale en 1955 avec « Lolita ». En 1959 Nabokov est de passage en France et une réception est organisée en son honneur chez Gallimard. Entre temps Zinaïda avait écrit un article sur lui, article qui ne lui a apparemment pas plu. Lors de la réception chez Gallimard Zina se fait une joie de retrouver son vieil ami après tant d’années. Elle s’empresse d’aller l’embrasser et le féliciter. Mais quand il la vit, il fit semblant de ne pas la reconnaître et lui dit : « Bonjour, Madame. »
La deuxième partie du livre est une analyse rapide de l’œuvre de Nabokov. Schakovskoy est de ceux qui pensent que ses livres russes sont meilleurs que les américains. Et que parmi ceux-là, « La défense Loujine », « Invitation au supplice » et « Le don » assurent à leur auteur une place élevée dans le Parnasse littéraire russe.
Petit livre de 165 pages, « A la recherche de Nabokov » est une belle invitation non au supplice mais à redécouvrir l’œuvre de Nabokov.