Le Chapeau de Mitterrand
de Antoine Laurain

critiqué par Papyrus, le 6 juin 2012
(Montperreux - 64 ans)


La note:  étoiles
Un petit bijou

Ce court roman se déguste... comment dire?... avec délectation.
C'est l'histoire d'un chapeau que son illustre propriétaire oublie un soir dans une brasserie et qu'un client, petit employé, archétype du français moyen, voisin de la table présidentielle va s'approprier en souvenir de cette improbable rencontre.
Dès lors, la vie du nouveau propriétaire du chapeau va se trouver bouleversée au point que l'objet fétiche va lui paraître quasi magique. Malheureusement, à son tour, Daniel Mercier va égarer le chapeau qui va continuer son étonnant périple et croiser d'autres destins jusqu'au dénouement qu'il serait quelque peu criminel de dévoiler.

Voici une histoire originale, pleine de fantaisie, avec de nombreux clins d'oeil sur une période qu'on revisite avec plaisir, en suivant la trace du chapeau de Mitterand, une fable rafraîchissante qui se lit facilement, sans bouder son plaisir et dont on apprécie le dénouement, malin.

Edité en mars 2012, ce livre est la quatrième roman de son auteur et fait partie de mes meilleures découvertes de l'année. Je le recommande chaudement. Est-il besoin de préciser que toute aversion au personnage sous-jacent peut constituer une contre-indication. Mais ce serait dommage...
Chapeau ! 8 étoiles

Une fable sur le bonheur rendu possible grâce à un chapeau qui passe de tête en tête.

C’est clairement une forme d’hommage à François Mitterrand qui a apporté un souffle nouveau à la société française droitière et bourgeoise, mais aussi, il faut le souligner, initiateur d’une gauche caviar et de la génération des bobos.

D’autres n’y verront qu’une histoire pour grands enfants mais ce roman écrit en 2012 et qui place le récit 25 ans plus tôt est une petite performance, apporte une fraîcheur et de la nostalgie en prime en évoquant une époque à la fois proche et pourtant si lointaine, sans Internet et sans téléphone portable.

Même si j’ai perçu quelques légers creux dans le fil du récit, on se régale de cette histoire qui reste très bien construite et va permettre à beaucoup de lecteurs d’avoir un soupir de satisfaction en refermant cette petite merveille.

On peut aussi y lire quelques petites phrases qui laissent songeur ; je n’en retiens qu’une seule.
Page 101 « Chaque choix que nous faisons dans nos vies crée un nouvel univers qui n’annule pas pour autant le précédent ».

Un grand plaisir à venir.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 22 octobre 2017


Une merveille dans le genre 9 étoiles

Fin des années ’80, Daniel Mercier s’offre un dîner dans un restaurant gastronomique. Il est passablement éberlué quand il se rend compte que son voisin de table n’est autre que François Mitterrand. Quand le président s’en va, il oublie son chapeau. Daniel Mercier s’en saisit et file comme un voleur. Il se fait que le chapeau semble lui porter chance car il gagne du galon dans son bureau. Jusqu’au jour où il perd le chapeau aux précieuses initiales « F.M. » dans un train. C’est à Fanny Marquand , maintenant, à s’en saisir. Elle va ouvrir les yeux sur un amour qui va à l’encontre de ses intérêts (comme le sont tous les amours …) . Puis le sublime couvre-chef se retrouve dans les mains du « Nez « , Pierre Aslan qui, après des années de recherche, découvre enfin un parfum de toute première qualité. C’est enfin à Bernard Lavallière, cadre chez Axa, qui fait par hasard acquisition du « chapeau F.M ». Pas de doute, celui-ci porte bonheur.

Une merveille dans son genre !


Extraits :

* Les événements importants de nos vies sont toujours le résultat d’un enchaînement de détails infimes.

* Comment pouvait-on disparaître aussi facilement de la vie de quelqu’un ? Peut-être avec la même facilité, en définitive, qu’on y entrait.

* Lors de ses derniers vœux aux français, le président Mitterrand prononça une phrase insolite. On la commenta sans pourtant que qui que ce soit en donne une interprétation satisfaisante. Lui-même ne s’expliqua jamais. A vingt-trois secondes de son allocution du 31 décembre 1994, il planta ses yeux dans la caméra : « Je crois aux forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas. »

* - La peau d’une jeune fille des années 1980 n’a rien à voir avec la peau d’une jeune fille des années 1920. Le savon qu’elle utilise n’est pas le même, la poudre non plus, les produits pour laver les draps dans lesquels elle se couche ont évolués eux aussi. Le parfum même de la ville n’a rien à voir. (…) Prenons le XVIII è siècle. Que sent cette époque ? Pierre, soleil, bois, fumier, feuille, fer forgé. Aujourd’hui : essence, bitume, peinture métallique, plastique … électricité, écrans de télévision et d’ordinateur.

Catinus - Liège - 72 ans - 24 septembre 2017


Le pouvoir du chapeau ou le chapeau du pouvoir 8 étoiles

Séduite par le titre lu dans le cadre du Prix CL "La femme au carnet rouge", je décidai de découvrir le titre le plus célèbre de l'auteur. Et une fois encore, je suis enchantée.
L'histoire de ce chapeau qui transforme la vie de ceux qui le portent, comme un super-pouvoir, leur donnant le courage d'être vraiment eux, de se découvrir (sans jeu de mots).
Avec tendresse, finesse, tact, délicatesse et sensibilité, l'auteur varie le ton, le rythme de son récit jusqu'à l'épilogue.
Une lecture légère et très agréable qui m'a permis de retrouver avec plaisir les années 80/90.

Marvic - Normandie - 65 ans - 5 août 2017


Les forces de l'esprit. 7 étoiles

Le Chapeau de Mitterrand.

« Je crois aux forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas ». Quelle phrase !
Certains la considèrent comme une pensée prétentieuse, d'autres comme un récit de la dernière Cène.
Pour ma part je tairai mon approche du personnage mais je suis loin d'être neutre aussi mon jugement de ce livre doit sans doute être pris avec du recul.
Non je n'ai pas été conquis par l'idée de ce "Chapeau - Saint Suaire", mais quelques beaux passages très cocasses méritent lecture.
J'ai donc perçu ce roman comme un livre léger. Agréable, sans plus. Une fable joliment décorée.

Monocle - tournai - 64 ans - 6 janvier 2014


Tonton : le retour 9 étoiles

« Je crois aux forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas ». C’’est ainsi que Mitterrand avait conclu ses derniers vœux télévisés en 1994. C’est également la phrase qui termine ce roman d’Antoine Laurain.

Eh bien, oui, le revoilà, et les 200 pages qui précèdent cette déclaration constituent une des justifications possibles de cette phrase énigmatique. Ici, l’esprit du Président semble présent dans son couvre-chef et semble pouvoir s’exercer sur quiconque s’en coiffe. Tout en infléchissant le destin de la France, Mitterrand détermine ici le destin professionnel, amoureux et politique des 4 personnages qui portent successivement et par hasard son chapeau.

Sous l’Ancien Régime, on prêtait aux les Rois de France le pouvoir de guérir des écrouelles ceux sur lesquels ils imposaient leurs mains, alors pourquoi ne pas admettre- le temps de la lecture de cette délicieuse fable- que le chapeau de Mitterrand puisse apporter libération, promotion ou prospérité à celui qui le porte………. ? L’ancien président y apparaît ici comme l’incarnation du gentil Tonton qui apporte le bonheur. Effet retard d’une tontomania encore active, diront ceux que le roman aura agacés ……. Pourtant si la satire d’une droite bourgeoise et traditionaliste incarnée par « les fossiles » est particulièrement cuisante, le virage à gauche de Bernard Lavallière et son installation dans une gauche caviar et germanopratine l’est tout autant.

Le roman nous offre également un voyage mémoriel dans les années 90. Cette période - pas si lointaine - renaît sous la plume de Laurain, celle où les vedettes de la télévision s’appelaient,-on l’avait oublié - Michel Polac , Stéphane Collaro .

Un savoureux élixir de jouvence !

Alma - - - ans - 9 juin 2013


UN MOMENT DE PLAISIR… 8 étoiles

Je ne reviendrais pas sur la mystérieuse histoire de ce chapeau égaré un soir des années 80, dans une brasserie, par M. François MITTERAND alors président de la France, et qui va vivre de nombreuses aventures et mésaventures, apportant le bonheur et le changement partout où il passe…

Je tiens donc juste à parler de la très belle écriture de M. Antoire LAURAIN, vraiment limpide et toute en finesse et tendresse, comme si elle avait été faite exactement pour ce «conte des temps modernes».
Une vraie pépite qui vous replongera en immersion totale dans les années 80, pour le plus grand bonheur de ceux qui ont connu ces années-là !...
Ce livre est une véritable «bouffée de bonne humeur» qui apportera du bonheur à tous ceux qui le liront, et inutile donc de dire que j’ai aimé, vraiment aimé !...

En quelques mots : A déguster sans modération!

Septularisen - Luxembourg - 56 ans - 9 juin 2013


Un joyeux entr'acte 9 étoiles

«L'habit ne fait pas le moine» dit le proverbe. Vous changerez peut-être d'avis après avoir suivi le parcours chaotique de ce chapeau mythique oublié un jour dans un restaurant qui, tel un talisman, voire une thérapie, va transformer la vie de ses propriétaires successifs, en métamorphosant leur apparence. Autant d'épisodes délectables à cette fable malicieuse et subtile sur fond d'années 80. Une vague de fraîcheur sur un océan littéraire qui se veut aujourd'hui de plus en plus sombre, mélancolique et nombriliste de surcroît. Il serait dommage, dans ces conditions, de vous refuser ce bref et joyeux entr'acte !

Isis - Chaville - 79 ans - 14 mai 2013


Redressez-vous ! 6 étoiles

Mitterrand oublie son chapeau dans une brasserie et celui-ci est récupéré par un homme dont la vie va être bouleversée. Ce chapeau va ensuite passer de main en main et changer également la vie de ses « propriétaires ».
Le chapeau est en fait ici le symbole de la confiance en soi. Il permet, grâce à cette confiance, à ceux qui le portent de faire face à des choix de vie difficiles et de se défaire de situations pesantes dans lesquels ils se trouvent englués.
Ce roman se lit facilement, est une agréable lecture, sans plus.

Pascale Ew. - - 56 ans - 25 avril 2013


Une très grande découverte, "Le Chapeau de Mitterrand" porté et retranscrit sur papier, par un auteur de grande classe, Antoine Laurain. 10 étoiles

Biographie de l'auteur:

Antoine Laurain est né à Paris au début des années 70. Passionné d'histoire de l'art et de cinéma, c'est dans ce deuxième domaine qu'il fera ses études à l'université. Tout en réalisant divers courts-métrages, il est l'assistant d'un antiquaire Parisien. Écumant les Salles des ventes et les salons d'antiquités, il délaisse le cinéma pour se tourner vers l'écriture. Le monde des collectionneurs lui servira pour son premier roman Ailleurs si j'y suis ( prix Drouot 2007 ). en janvier 2008, il sort son deuxième roman, "Fume et tue", sur la vie d'un fumeur en manque de cigarettes. Il est aussi journaliste pour le magazine de luxe "Palace-Costes". "Le Chapeau de Mitterrand", sorti en Janvier 2012 est son 3ème Roman.

Quatrième de couverture:

Un soir à Paris, Daniel Mercier, comptable, dîne en solitaire dans une brasserie, quand un illustre convive s'installe à la table voisine : François Mitterrand. Son repas achevé, le Président oublie son chapeau, que notre Français moyen décide de s'approprier en souvenir. Il ignore que son existence va en être bouleversée. Tel un talisman, ce célèbre feutre noir ne tarde pas à transformer le destin du petit employé au sein de son entreprise. Daniel aurait-il percé le mystère du pouvoir suprême ? Hélas, il perd à son tour le précieux objet qui poursuit sur d'autres têtes son voyage atypique au sein de la société française des années 1980. Cette fable pleine d'esprit et de malice possède comme le fameux chapeau un charme mystérieux - celui de ressusciter une époque et, surtout, de mettre au jour à travers une galerie de personnages notre rêve commun : voir s'accomplir par magie nos désirs les plus secrets.

Mon avis:

+: Roman très bien écrit, avec une histoire de chapeau bien ficelée et surtout splendidement trouvée. Lecture, fluide, rapide (environ 2h) et enivrante. Fin superbement trouvée et inattendue. Quatrième de couverture, courte et explicite, ce qui donne envie de lire le roman et ne plus le lâcher. Première de couverture sobre (Jaune avec le nom de l'auteur et le titre du livre au milieu en lettre rouge), avec un bandeau où l'on distingue des têtes sur lesquelles se trouve un chapeau, à Gauche de celui-ci (Le bandeau), on aperçoit une citation " Le chapeau était seul responsable des événements qui bouleversaient leurs vies".

- : Rien à dire.

En conclusion.

Sous ses airs de 1er de la classe, Antoine Laurain avec "Le Chapeau de Mitterrand", réussit un tour de passe passe splendidement orchestré par une écriture et un style, énergique, sobre et d'une modernité à faire pâlir plus d'un auteur. Son histoire, superbement ficelée nous enivre jusqu'à cette fin inventive, émouvante et drôle.

Bravo et Merci, pour ce fabuleux roman, à lire sans modération.

Anonyme3 - - - ans - 31 juillet 2012