Le goût de l'amitié
de Auteur inconnu

critiqué par Veneziano, le 17 mai 2012
(Paris - 48 ans)


La note:  étoiles
Un partage, des exigences, un émerveillement
L'amitié est bien une notion complexe ; aussi est-il nécessaire de chercher plusieurs tentatives de définitions et illustrations pour arriver à s'en faire une idée précise, là où une définition de dictionnaire peut paraître sèche et laisser sur sa faim. Aussi une courte anthologie d'écrits littéraires et philosophiques sur la question paraît-elle une idée nécessaire.
Trois thèmes viennent constituer un triptyque de définition, d'où trois chapitre à ce petit livre. L'amitié est le partage d'expériences, que le travail, la religion, un contexte difficile peuvent forger. Elle est aussi porteuse d'exigences réciproques, qui peuvent donner lieu à quiproquos ou frustrations. Elle peut être sublimée par une communion de pensée, qui avoisine l'émerveillement.
Montaigne et La Boëtie, bien sûr, Aristote, Jean de la Fontaine, John Steinbeck, Fred Uhlmann et son célèbre Ami retrouvé, Gustave Flaubert, Albert Camus et Emmanuel Carrère sont invités à restituer leur contribution en la matière.


Au final, la notion est éclaircie, l'idée toute faite est précisée, les clichés sont rabattus, au moins repensés. Ce petit livre n'est pas vain, fait réfléchir. L'objectif me semble donc atteint. Après, chacun forge sa propre opinion, et revoit à loisir sa définition personnelle. Il reste à l'appliquer, avec cohérence, sincérité.

L'introduction de "l'auteure", de la conceptrice de cette anthologie, est intéressante, mais très amère. J'imagine qu'il s'agit d'une accroche fictive. Elle relate d'une expérience contrariée ; aussi espéré-je vivement qu'il ne s'agit pas du fruit d'une amertume, en tout cas pas que de cela. Ce livre dépasserait, selon elle, ce stade. Ce texte court est intéressant, et amène à la réflexion, mais il met mal à l'aise. Pour un sujet touchant à la philosophie, j'aurais préféré des prolégomènes plus généraux.