Moscou, cour des miracles
de Martin Cruz Smith

critiqué par CC.RIDER, le 30 avril 2012
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Ambiance glauque
Maya, 15 ans, jeune mère célibataire russe, part en train tenter sa chance à Moscou en emportant avec elle son nouveau-né caché dans un panier. Au moment d'aller aux toilettes, elle manque d'être violée par un militaire avinée et n'y échappe que grâce à l'intervention d'une certaine « Tante Léna » qui lui offre une tasse de thé pour la réconforter. Maya s'endort aussitôt et à son réveil, son bébé a disparu. Tante Léna également. Ainsi débutent les tribulations d'une gamine paumée qui bénéficiera de l'aide d'Arkady, un inspecteur mal noté et menacé de révocation, et de celle de Zhenya, un jeune prodige des échecs.
Plus qu'un thriller ou qu'un roman policier classique, Moscou, cour des miracles est plutôt une sorte de roman noir tant est glauque l'ambiance du quartier des Trois Gares à Moscou, lieu où se déroule la majeure partie de l'histoire. Toute une faune y a établi ses quartiers : trafiquants tadjiks, prostituées, souteneurs, bandes de gamins clochards toujours à l'affut d'un mauvais coup, voleurs à la tire, pickpockets, etc... Les personnages principaux, au premier rang desquels se trouve la pathétique Maya, sont tous attachants et bien campés. Le lecteur les suit pas à pas dans cette jungle urbaine, cet enfer post-communiste dans lequel tous les coups sont permis, même les plus tordus. Et c'est là, plus que dans une intrigue assez simple avec un happy end peu vraisemblable, que réside l'intérêt premier de ce livre. Cette description minutieuse d'une société russe dont nous n'avons ici qu'une très vague idée. Style fluide et agréable.