Parcours politique des surréalistes : 1919-1969
de Carole Reynaud Paligot

critiqué par Veneziano, le 8 avril 2012
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
L'extrême-gauche libertaire des surréalistes
Les surréalistes ont connu des phases idéologiques successives, en fonction de leurs prises de conscience et des événements. Ils ont commencé comme communistes orthodoxes hors les murs, pour (re)devenir anarchisants, tentés par le trotskisme, avec une ligne dure à tendance libertaire.
Leur naissance quasi-gémellaire avec le Parti communiste français leur a valu des relations contrariées, en chiens de faïence, avant que ces artistes révolutionnaires se déclarent anti-staliniens, dans la nostalgie idéologique de Lénine, puis dans l'attirance pour Trotsky.
L'anticolonialisme et la protection des libertés fondamentales ont constitué le ciment unificateur d'un mouvement artistique politique parcellisé, voire émietté avec le temps.

Cette recherche historique, se fondant sur des travaux scientifiques, la rédaction d'une thèse, est aussi lisible que passionnante pour toutes celles et tous ceux qui s'avèrent curieux de l'évolution politique, culturelle et sociale de son pays, particulièrement lors d'une série de moments troublés de son histoire.
L'interrogation qui sert de fil conducteur à cet ouvrage est la place de l'engagement des intellectuels et artistes dans la sphère publique, quand bien même cette catégorie pourrait être clairement saisissable.
Ce livre montre comment le PCF a pu progresser et peser autant dans la vie politique française.

L'ouvrage est donc instructif, tant culturellement qu'historiquement.