La valse des gueules cassées
de Guillaume Prévost

critiqué par Capucine21, le 19 mars 2012
( - 54 ans)


La note:  étoiles
SYMPA
Printemps 1919. Exsangues, la France et ses cinq millions de soldats tout juste démobilisés n'en finissent pas de panser leurs plaies. Alors que Clemenceau négocie le traité de paix et que Landru se fait arrêter, un cadavre est découvert au sous-sol d'un hangar abandonné de la gare Montparnasse, le visage atrocement mutilé. Cornaqué par l'inspecteur principal Robineau, héros de la Grande Guerre, François-Claudius Simon, jeune enquêteur à la brigade criminelle, lui-même rescapé des tranchées, se voit confier là sa première affaire. Bientôt, les meurtres se succèdent, suivant le même rituel macabre : non content d'exécuter ses victimes, l'assassin les transforme en " gueules cassées ", ainsi qu'on nomme les poilus revenus du front défigurés. Pourquoi cet acharnement ? Pourquoi l'horreur après l'horreur, comme si le meurtrier voulait infliger aux autres ce que la guerre lui a fait subir ? Derrière cette valse des gueules cassées, c'est un autre genre de danse, tout aussi macabre, que François-Claudius va découvrir, apprenant au passage qu'en matière de crime il ne faut jamais se fier aux apparences...
Voilà pour la quatrième de couverture. Un polar qui se lit avec plaisir et qui brouille habilement les pistes. Franchement, je n'ai démasqué le tueur qu'au dernier chapitre. Niveau histoire : on se rend compte que le retour des guerriers n'est jamais simple. On les accepte mais on ne veut pas trop se mélanger. Les gueules cassées : nous en avons tous entendus parler, peut être avons nous vu des photos des ces gens. La description de leur retour à la vie est décrite avec tant de pudeur... A lire absolument pour passer un bon moment
Apres la der des der 8 étoiles

J’aime bien Guillaume Prévost, prof d’histoire de son état il suffit d'aller à sa rencontre sur les salons du polar pour que l’homme réussisse à vous faire partager sa passion. Après "les 7 crimes de Rome" , nous faisons un bond dans le temps (et dans l’espace) pour nous retrouver au beau milieu du Paris se relevant à peine de la première guerre mondiale. Les estropiés, les gueules cassées, les veuves, la reconstruction, le manque de provisions sont omniprésents. C'est dans ce contexte particulièrement difficile que les policiers du 36 doivent arrêter un meurtrier défigurant ses victimes aussi bien que les allemands au front.
Très belle plongée dans la France de Clemenceau, ce livre, empli de précisions, est une petite mine d’informations, pour quelqu'un comme moi qui n’a que de vagues souvenirs des Brigades du Tigre.
Cerise sur le gâteau: l’enquête est bien ficelée ! Chic François Claudius Simon est un personnage récurrent...
Osez découvrir Guillaume Prévost

Ndeprez - - 48 ans - 6 décembre 2014