Manuel de l'innocent
de Alain Sevestre

critiqué par PGStats, le 17 mars 2012
(Montréal - 68 ans)


La note:  étoiles
Belles images fugaces
J’ai terminé sa lecture il y a deux semaines et mon souvenir du Manuel de l’innocent a déjà dépassé sa demi-vie. Mais voilà, ça me revient. L’innocent en question est le narrateur. Doublement innocent parce qu’amoureux et tenté par la politique. Le voila aux prises avec le retour d’un père peu fréquentable qui fréquente un politicien ambitieux dont la fille fait inopinément intrusion dans son lit. Une histoire hyper réaliste dans les détails et grossièrement invraisemblable dans sa substance.

Si l’histoire présente peu d’intérêt, le style d’écriture et la finesse des descriptions, jusque dans les détails m’ont séduit. Par exemple :

« Je rejoins le sixième banc sur la droite, c’est-à-dire le dernier de l’alignement ; c’est un choix rapide, dicté, comme dans les toilettes publiques, par l’idée que si quelqu’un vient, il aura encore le choix de ne pas se placer à côté de moi. » - p. 118

« Sourire impénétrable, sentiments muselés, humeur domptée, il me souhaite la bienvenue et disparaît, laissant planer autour de sa personne, ce qui ne s’effacera plus, un imperceptible réseau de soupçons et de hontes dissimulées, de sourires sans raisons, comme la contagion d’un bien-être d’apparat. » - p. 180