Juin 1940 : la France est écrasée par les armées allemandes. Mussolini pour tirer partie de cette débâcle, déclare la guerre à notre pays à l’agonie.
Ce court roman se déroule pendant l’attaque du massif du Mont-Blanc par les chasseurs alpins de l’armée italienne. Dans un cadre naturel majestueux, de durs combats vont entrainer des morts inutiles et la folie d’un capitaine…
Malaparte est un écrivain hors norme. Francophile (il s’est engagé à 16 ans dans l’armée française en 1914), et opposant à Mussolini, cette forte personnalité a payé son audace antifasciste de 5 ans de déportation au début des années 30.
Correspondant de guerre, il a écrit ce récit en 1940 pour marquer son opposition à l’infâme attaque de la France, mais sous une forme permettant d’espérer échapper à la censure.
Ce livre est donc plein d’allusions au second degré. Le démarrage est lent et poussif avant d’atteindre son apogée lors d’une superbe description des combats. Le style est classique lyrique et poétique. On est parfois proche de Malraux ou de Hemingway avec des touches de surréalisme.
Bref, sur le thème universel de l’absurdité de la guerre et dans un contexte très spécifique, ce roman est très en dessous de ses suivants Kaputt et La Peau. Délivré des contraintes de la censure, cet immense écrivain va alors illustrer l’horreur de la guerre avec une verve baroque inégalée.
A lire si vous connaissez déjà Malaparte, en prenant le risque d'être déçu
Poignant - Poitiers - 58 ans - 8 août 2010 |