Torquemada: Drame (1882)
de Victor Hugo

critiqué par Patman, le 2 mars 2012
(Paris - 61 ans)


La note:  étoiles
Au coin du feu, ou après un barbecue...
Ah Torquemada !!! Quelle pièce ! Ecrite en 1869, cette œuvre monumentale du grand Victor ne fut jamais jouée du vivant de son auteur. Trop de personnages et de lieux différents, cinq longs actes interminables, pour l’époque c’était inimaginable de monter un tel spectacle. Il fallut attendre la magie de la fée électricité et les moyens techniques « modernes » pour pouvoir envisager présenter ce spectacle, et encore, je pense que la pièce ne fut montée en version intégrale que très rarement. J’ai eu personnellement la chance de participer à l’une de ces rares fois et j’en garde un souvenir ébloui, tant par la qualité de la mise en scène que par le texte. C’était dans les ruines de l’Abbaye de Villers-la-Ville en 1989.
L’histoire en deux mots : Espagne, au 15ème siècle. Deux jeunes gens, don Sanche et dona Rosa, délivrent un moine qui vient d’être condamné à être enterré vivant. Celui-ci, qui n’est autre que Torquemada, se met en route pour Rome où il est absous par le Pape. Ce même Pape, un débauché libertin et cupide le renvoie en Espagne, presque par boutade, pour qu’il y instaure la Sainte Inquisition … Torquemada, passablement dérangé, va s’empresser de mener à bien sa mission avec un zèle démesuré.
Ferdinand, le roi d’Espagne, est tombé sous le charme de la belle et fraîche dona Rosa. Comme elle se refuse à lui, il fait jeter les deux jeunes amoureux dans un couvent afin de les séparer et de pouvoir circonvenir la jeune fille… mais Torquemada, apprenant que ce sont là les deux jeunes gens à qui il doit la vie, décide de les sauver, ce qu’il fera… à sa façon ! (Je ne vous en dis pas plus !!!!)
Suspense, rebondissements, tragédie pure… un grand moment (rare) de théâtre classique. Mais je l’avoue, c’est mieux de le voir sur scène que de le lire, cinq actes en alexandrins, c’est parfois un peu indigeste