Fragile comme la vie
de Richard Miller

critiqué par Kinbote, le 15 septembre 2002
(Jumet - 65 ans)


La note:  étoiles
Un écriture de ministre
Quand Richard Miller n'est pas ministre, il écrit des livres. Un ouvrage sur le mouvement Cobra, ce recueil de nouvelles. Il y en a dix de 3 à 2O pages chacune qui sont autant d'incisions sous la couche uniforme du quotidien pour raviver un point de douleur, mettre au jour une souffrance enfouie.
L'auteur opère avec une économie de moyens, un style d'autant plus touchant qu'il est fait de mots ordinaires, de phrases courtes, rapides...
"Images" raconte l'histoire d'une femme qui joue des reflets d'elle-même qu'elle offre aux autres afin de refouler un acte qui lui a très tôt fait perdre son identité. L'héroïne de "Autodafé" s'écrit des lettres d'amour et finit par se suicider après s'être mise dans l'impossibilité de les accepter. "Monsieur et Madame Robert" se prennent d'affection pour la prostituée qu'ils ont associée à leurs ébats. "Reflets dans un oeil noir" se veut un hommage à Carson Mac Cullers, à propos de l'oeuvre de laquelle le narrateur écrit:"Peu de description et des personnages qui dissimulent chacun à sa façon une part d'ombre"
Une manière aussi de définition des textes de Richard Miller.