Oméga mineur
de Paul Verhaeghen

critiqué par Fa, le 14 février 2012
(La Louvière - 48 ans)


La note:  étoiles
Complexe et piquant
Voici un ouvrage déroutant, passionnant, riche jusque l'écoeurement, franchement tordu, et en définitive... explosif.

Il s'agit d'un roman de Paul Verhaegen, un psychologue flamand professant aux Etats-Unis, lequel a rédigé son ouvrage en néerlandais pour ensuite le retraduire en américain. Et Claro de nous en livrer la traduction française dans le cadre de la collection "Lot 49", au Cherche midi.

L'amibition de l'ouvrage en dit long : nous livrer un condensé de l'histoire du XXeme siècle dans un seul roman polyphonique. Dans sa technique déjà le roman est déroutant, changeant perpétuellement de point de vue entre les narrateurs au gré de l'histoire qu'ils racontent (ou veulent nous raconter). C'est donc un roman dans lequel des épisodes de l'histoire comme le projet Manhattan, les camps, l'édification du mur de Berlin, la politique nataliste d'Hitler, le Berlin des années 90... sont repris. Ces épisodes sont soumis à une technique narrative passionnante axée autour d'éléments scientifiques comme processus de construction du souvenir en psychologie, les réflexions sur l'atome, ou sur l'origine - et la finalité de l'Univers.

Le tout est largement épicé d'un érotisme omniprésent, comme si, à côté des grandes discussions sur le sens de l'histoire, sur les origines du monde ou sur le sens de l'existence, l'homme ne pensait, finalement, en définitive qu'à "ça".

Pour ma part, j'ai adoré, mais c'est à la fois très complexe et très piquant...