L’auberge rouge. D’où l’on apprend l’origine de la fortune de Taillefer. L’auteur a voulu démontrer qu’à son époque, certaines fortunes, éclatantes ou discrètes, étaient mal acquises ? Certainement, et cela vaut pour toutes les époques et la nôtre ne fait pas exception.
Ici, Balzac raconte comment une fortune a été mal acquise, au prix d’une triste et odieuse injustice. Et cela au moyen du récit fait au cours d’un repas, par un des protagonistes de l’histoire, qui se remémore ce qu’il a vécu 20 ans plus tôt. Hasard du destin voulu par l’auteur, à cette même table se trouve justement celui qui avait mal acquis cette fortune, et cela par un crime. Un troisième convive, écoutant l’un et observant l’autre, finit par comprendre peu à peu que l’auteur du crime se trouve à la même table que lui…
Malheureusement pour lui, il se trouve qu’il est amoureux de la fille du criminel et projetait de se marier avec elle. Cas de conscience ! Doit-il faire son devoir d’honnête citoyen et dénoncer le père comme criminel et renoncer au mariage avec la fille et à la fortune qui va avec ? Ou doit-il se taire, compromettre sa conscience pour pouvoir vivre avec la femme qu’il aime et recevoir du même coup une fortune qu’il sait acquise au prix d’un sang versé ? Balzac met donc aussi en scène le thème de la culpabilité et du choix de conscience, le conflit entre l’amour et les principes moraux.
Le roman est court, en une journée il est lu. Mais il est plus substantiel qu’il n’en a l’air, il pose de bonnes questions qui obligent à réfléchir. Balzac, sans juger, expose les faits, et c’est au lecteur de se faire sa propre opinion.
Cédelor - Paris - 53 ans - 17 décembre 2020 |