Le monde dans la main
de Mikaël Ollivier

critiqué par Cecezi, le 30 janvier 2012
(Bourg-en-Bresse - 43 ans)


La note:  étoiles
Pas aimé la chute...
Tout commence sur le parking d’Ikea, où la famille de Pierre est rassemblée après quelques heures passées à chercher de quoi constituer le mobilier de la chambre de ce dernier. Et c’est lors de cette scène tout à fait banale que tout bascule : Marie-des-Neiges, la mère de Pierre, s’éloigne de la voiture, pour ne plus revenir.
Les jours, les mois passent sans presqu’aucune nouvelle d’elle. C’est alors que les langues de délient, et que Pierre surprend des secrets de famille, où chacun a une histoire et une personnalité plus complexes qu’il n’y paraît. Pierre, garçon un peu en marge – il est apprenti pianiste, se fond peu dans les groupes constitués et se sent peu à l’aise avec les filles - se construit sans sa mère et fait son apprentissage de la vie.
Voilà pour la trame de ce roman assez sensible, à l’écriture simple. Les personnages ne sont pas très fouillés toutefois et l’on frôle parfois les clichés. En revanche, je n’ai pas du tout apprécié la fin du roman. Elle m’a presque mis en colère et c’est le mot « malhonnête » qui m’est venu. Révéler ainsi une donnée aussi importante sans que cet oubli soit justifié on va dire psychologiquement m’a déplu. Finalement, tout le roman ne tient plus après la révélation, et l’ensemble devient très poussif. Je ne veux pas en dire plus pour ne pas dévoiler la fin, mais je pense que l’on aura compris ce que j’en pense !
formidable 10 étoiles

Au contraire, j'ai trouvé que cette histoire qui raconte la survie d'un père et de son fils, après le départ abrupt et définitif de la mère, est d'une grande vérité. C'est très bien écrit, très fin, une belle histoire sur les non-dits et les secrets de famille. un très bon auteur, à découvrir d'urgence, et qui pâtit d'être publié dans des collections pour la jeunesse. Extraits :
"Ça n'existe pas, les porte-bonheur. Parce que le bonheur, c'est en soi qu'on le porte."
"Elle ne joue pas à la vie comme nous tous, et cela faisait d'elle un être reposant."
"J'avais pensé alors que je n'avais jamais dit à Alain que je l'aimais. C'est une chose qu'on ne fait pas entre frère et sœur. Et pourtant..."

Cyclo - Bordeaux - 78 ans - 19 juin 2013