Alors qu'il vient d'emménager dans son premier "logement de garçon", Paul Manning, le narrateur de cette histoire, fait la connaissance de sa cousine Phillis Holman, adolescente comme lui. Progressivement, ils nouent une véritable amitié, ponctuée de taquineries, comme il se doit chez les jeunes gens de cet âge. Paul fréquente de plus en plus la maison des Holman car il y trouve un second foyer et un petit paradis pour le weekend. Mais ce bonheur domestique vole en éclats le jour où Paul présente à ses cousins son patron Holdsworth. C'est alors que l'improbable survient: cette fille encore enfant, secrète et studieuse, Phillis la rebelle, qui semblait si inaccessible à son cousin, manifeste désormais tous les symptômes d'une violente passion. Elle s'est éprise du séduisant ingénieur et Holdsworth, de son côté, ne semble pas indifférent. Pourtant le drame va bientôt éclater, transformant ces émois juvéniles en amour impossible et malheureux. Cette crise permettra à Paul de s'avouer ses propres sentiments. Face aux tourments de sa cousine, il s'aperçoit qu'il éprouve peut-être pour elle plus qu’une simple amitié...
Dans ce court roman, Mrs Gaskell analyse avec une grande subtilité les premiers émois de l'adolescence, ainsi que les premières désillusions qui font, dans les âmes passionnées, de dangereux ravages. Cela parle du paradis perdu, de ces joies simples que l’on trouve dans sa jeunesse auprès de sa famille et auxquelles le monde des adultes nous arrache. Outre cette finesse psychologique, j’ai aussi apprécié le dénouement. Alors que la plupart des romans de l’époque proposent un « happy end » édifiant, « Ma cousine Phillis » possède une fin ouverte et pleine d’espoir.
Pierrequiroule - Paris - 44 ans - 8 août 2013 |