L'objet de mon affection
de Stephen McCauley

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 26 août 2002
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Style Armistead Maupin, en mieux.
George et Nina vivent ensemble, dans un appartement à Brooklyn, et celle-ci est enceinte.
Tout va bien, me direz-vous.
Oui, sauf que…
Sauf que George n’est pas le père, forcément, puisqu'il est homosexuel.
Sauf que Nina n'a aucune envie que le père, Howard, lui propose une vie commune ou, pire, le mariage…
Car Nina, que de profonds liens d’amitié attachent à George, voudrait que ce soit celui-ci qui élève son futur enfant.
George, lui, malgré l’affection débordante qu’il éprouve pour Nina, prend un certain temps de réflexion avant de se décider.
Il faut dire que sa vie amoureuse connaît davantage de bas que de hauts.
Lorsqu'Howard apprend la grossesse, il est bouleversé et multiplie les attentions vis-à-vis de Nina.
Il est touchant, ne sachant qu'imaginer pour couver « beignet » (ou « brioche » ou encore « croquette », Howard ne manque pas d’inspiration…).
Evidemment, c’était la dernière tactique à adopter ! Elle, fervent porte-drapeau de l’indépendance féminine !
Pas question d’accepter ce schéma !
Et hop, exit Howard.
Rassurez-vous, ceci n'a rien d’un vaudeville .
Et pourtant, le chassé-croisé des sentiments se taille la part du lion dans la narration.
Car les sentiments de George sont-ils si dénués de tout intérêt sexuel ?
A de nombreuses reprises, il se dit époustouflé par la beauté de Nina…
Et Nina, a-t-elle vu si clair dans ses élans ?
En dépit du fait qu’on peut regretter quelques petites longueurs, ce livre se dévore !
Stephen McCauley possède un humour qui m'a fait éclater de rire à certains moments, grincer des dents à d’autres.
Humour corrosif, répliques bien envoyées.
Je le rapproche d’Armistead Maupin, mais McCauley est plus fin, moins prévisible.
Un livre facile, je le concède, mais bien écrit.
La sensibilité affleure, les personnages sont attachants.
Bref, un livre pour se détendre, sans s’abêtir !
Un bon moment de détente 6 étoiles

Pas aussi déprimant que la plupart des livres que j'ai lus ayant comme thème l'homosexualité. C’est rafraîchissant, ça ne donne pas l’impression qu’ils ne font que mourir que du sida et n’avoir aucune relation stable (cette année-là, j’avais lu du Edmund White, Michael Cunningham, Tom Spanbauer et c’était très déprimant). L'objet de mon affection est drôle, léger, même dans les moments dramatiques et ça fait du bien. Le gros problème du livre c'est que je n'ai pas été capable de me relier à Nina, trop centrée sur elle-même, mais j’ai adoré Paul et George.

Nance - - - ans - 22 décembre 2008