Les Borgia
de Klabund

critiqué par Veneziano, le 29 décembre 2011
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
La ruse en politique... au sein de l'Eglise
Cet auteur allemand qui inspira Brecht et Günther Grass montre que Machiavel a eu un concurrent, en tant que théoricien du politique, dans l'Italie de la Renaissance, au sein du Saint-Siège, le cardinal catalan Rodrigo Borgia.
Par ruse, vice et "simonie", ce neveu de pape, lui-même père, arrive à s'installer sur le trône de Saint-Pierre, et tenter d'accroître son influence sur toute l'Italie, puis sur le continent, au moins en France. Pour cela, il se sert de ses propres enfants, qu'il ne cherche pas à dissimuler, loin de là : son fils Cesar, cardinal, lui sert d'émissaire diplomatique, Juan de chef d'état-major, et Lucrezia sert d'élément diplomatique, par le mariage.
Les négociations vont bon train, il considère de plus en plus nécessaire l'élimination de Fra Girolamo Savoranole, moine puriste qui s'oppose à ses vices et prône le retour aux fondamentaux de la morale de l'Eglise.

Ce roman, assez court, est bien fait : l'intrigue est bien menée, sans - trop - se fourvoyer dans la luxure, juste assez pour décrire le sujet et honorer sa trame. Les enjeux historiques et "internationaux" sont bien mis en perspective. L'ensemble tient bien la lectrice et le lecteur en haleine. Le livre est un peu moins sombre et scabreux que la série récente, pourtant efficace et particulièrement vigoureuse et généreuse en action, sexe et violence à l'appui. Ce livre est bien plus confortable, bien que peut-être un peu sibyllin.