Patch
de Tania de Montaigne

critiqué par Esperluette, le 24 août 2002
(* - 52 ans)


La note:  étoiles
«Un ou deux patchs ne seraient pas de refus»
Les mauvaises langues diront que ça ressemble fort à du Bridget Jones réchauffé. Peut-être, peut-être. mais en plus drôle et plus intelligent, alors. Ce petit livre (150 pages ingurgitées en deux temps trois mouvements) est un cocktail détonant d’humour et de cynisme. Lorsque Tania de Montaigne arrête de fumer, tout le monde en prend pour son grade. Elle dénonce sans vergogne les dysfonctionnements et l’hypocrisie de la société française. Elle se paît, en plus, le luxe de nous faire rire aux éclats. Non contente de mettre des raclées virtuelles à ceux qui le méritent, elle malmène génialement la langue française :
« J'ai plaqué au sol Nicolas Champy, bâillonné, ligoté sur son siège, je me suis vue dans le miroir d'un face, l’Ïil fou, la bouche bavante, m’apprêtant à un arrachage de poils de nez, prélude à un enfonçage de doigts dans un tiroir ouvert puis fermé afin de créer un joli camaïeu en harmonie parfaite avec les multifractures digitales.
C'est là que j’ai pensé : Nicolas Champy n’est peut-être pas totalement responsable.
Il a dû lire ça dans mon regard. Il a amorcé un sourire. Ah, l’erreur.
Gros problème de plombage mal posé, puage de bouche, énervement, démontage de couronnes tout en fouetté porté. Grâce et élégance du geste.
Nicolas Champy se tait et je réfléchis mieux.
La volonté ne suffit pas.
Un ou deux patchs ne seraient pas de refus. »
Patch est le premier roman de Tania de Montaigne. En janvier 2002, les éditions Florent Massot ont publié Le quart d’heure islandais. Parallèlement à son activité de journaliste, Tania de Montaigne est marraine de CÏurs à lire, une association contre l’illettrisme.