On peut totalement faire vengeance à soi-même et l'idée archaïque de justice apparaît, suite aux crimes de sang commis dans la maison d'Agamemnon, par lui-même contre sa fille, contre lui-même par sa femme Clytemnestre et contre cette dernière par leur fils Oreste. Les Erynies, dans les Euménides, poursuivent ce dernier pour parricide, et Athéna est amenée à donner son arbitrage, avec des prémices de droits de la défense et de poursuites pénales officielles par des déesses ad hoc, gardiennes des lois antiques.
Dans Prométhée enchaîné, Les Suppliantes et Les Perses, une idée de lutte contre l'arbitraire, la justice personnelle et la vengeance aveugle, seraient-elles d'origine divine, viennent habiter les tragédies d'Eschyle. C'est bien ce qui les rend intemporelles et d'une grande valeur. Le ton y est solennel, quelque peu sentencieux, et théâtralise encore les scènes présentées. Cela reste un grand moment de la littérature universelle.
Veneziano - Paris - 47 ans - 26 février 2017 |