Train de vies
de Jean-Marie Laclavetine

critiqué par Tistou, le 2 décembre 2011
( - 68 ans)


La note:  étoiles
11 nouvelles
11 nouvelles bien en rapport avec le titre de l’ouvrage, 11 nouvelles en rapport avec la chose ferroviaire ; les trains. Enfin, pas les 11 mais un bon 2/3.
C’est qu’il peut s’en passer des choses en rapport avec le train ; des bizarres, des tristes, des incongrues, des pas croyables … tenez :
- « Bonheur d’aiguillage », la première. (Et je ne serais pas étonné qu’elle ait servi d’esquisse à « En douceur » dans lequel un des héros a le même type de job de garde-barrière intérimaire ou remplaçant) Léo, étudiant, adopte le job intérimaire de garde-barrière remplaçant afin de se faire quelques sous. Dans le bled perdu de la Champagne pouilleuse où il est affecté, il assiste depuis la fenêtre de son poste à une scène violente dans le compartiment d’un wagon du Paris-Varsovie qui fait sa halte coutumière devant sa barrière : une femme assomme un homme d’un coup de bouteille. Et la femme a vu qu’il a vu. Et notre étudiant de se trouver rattrapé par cette histoire, qui l’entraînera loin, beaucoup plus loin qu’il ne l’aurait imaginé. Mais avec les trains … allez savoir jusqu’où vous allez !
- « Œil noir » est beaucoup plus désabusé. Là c’est un train qui ramène Jean-Claude chez ce qui fut chez lui. Qu’il a plutôt fui dans le passé. On comprendra pourquoi ! Dans la veine noire.
- « Arrêt du train en pleine voie » m’a fait penser au « Sous-Préfet aux champs », d’Alphonse Daudet. Point de diligence ici mais … un train. Un train qui s’arrête en pleine voie et qui fera un peu perdre la tête à un contrôleur chargé de faire remonter dans les wagons les passagers égayés et qui présentera une fâcheuse faculté à tomber amoureux.
- « Zone rouge » est la plus courte. Une des plus noires aussi. L’histoire d’une agression dans un train, une agression au cours de laquelle un spectateur va rester … spectateur. Mais un spectateur au statut particulier.
Il y en a 11 comme ça, presque toutes donc en rapport avec le train. Peut-être la verve et l’imagination de JM Laclavetine s’expriment-elles mieux sur le format d’un roman. Ca reste néanmoins plein d’inventions et de bonheur de lecture.