Jésus lave plus blanc ou Comment l'Église catholique a inventé le marketing
de Bruno Ballardini

critiqué par Radetsky, le 26 novembre 2011
( - 81 ans)


La note:  étoiles
Manuel de survie pour idéologie crépusculaire
Certains s'étonnent de la longévité de certains organismes, qu'ils soient biologiques, sociaux, politiques, religieux ou autres. Il est dans la nature d'un corps social de s'adapter, de se structurer, d'élaborer des stratégies de défense et aussi d'expansion. C'est une loi de la nature et plus encore de la matière, même lorsqu’elle est du domaine "inanimé". Ballardini décortique le processus de synthèse sans cesse renouvelé de l'église catholique depuis les origines, par lequel celle-ci "cible" parfaitement ses objectifs en fonction du but visé, pour une population donnée, à un moment donné. Un prodige d'intelligence politique, économique, social, qui dément de façon aveuglante les professions de foi du Christ : "mon royaume n'est pas de ce monde", "vous ne pouvez pas servir Dieu et l'argent" et quelques autres... Mais, vous dira-t-on, c'est pour la bonne cause ! L'antienne est connue et vieille comme les fantômes recouverts de pourpre qui glissent sur les sols de marbre du Vatican. D'ailleurs, cette couleur est celle du sang. Une leçon d'efficacité dans le maniement de l'illusion morale, des promesses d'un arrière-monde fumeux autant qu'hypothétique, avec un tarif d'accès (évidemment, rien n'est gratuit dans un magasin, même un magasin de fantasmes), des amulettes, des incantations, des transes collectives savamment orchestrées et juteusement exploitées. Ce serait à s'en tordre de rire, si ce n'était proprement scandaleux, honteux, au degré zéro de la morale humaine.
Et cette propension à traverser tous les régimes, tous les systèmes, à faire son lait et son beurre avec tous les malheurs de l'humanité... Oh, il y a bien eu quelques naïfs dans son sein pour s'en offusquer et y laisser leur peau : on les a prestement mis dans la naphtaline de la sainteté, on les a embaumés et présentés à l'admiration des foules en tant que nouveaux produits de marketing, récupérant ainsi au passage les bénéfices (moraux et trébuchants) de leur sacrifice.
Génial, non ? C'est la tactique de la sangsue, celle aussi de l'araignée, bref, c'est la tactique de tous les parasites, de tous les fabricants de drogues.
Mais l'espérance humaine est à la mesure de sa souffrance et de son désespoir, elle est infinie, inextinguible, atroce, à l'affût du moindre espoir : il y en a qui en tirent profit, même s'ils ne proposent que de la fumée, voilà tout.
C'est dégueulasse, mais il vaut le coup de s'en rendre compte, même si la potion est amère.