L'argent
de Alexia Delrieu, Sophie de Menthon, Clotilde Perrin (Dessin)

critiqué par AmauryWatremez, le 24 novembre 2011
(Evreux - 54 ans)


La note:  étoiles
Sophie de Menthon ou le libéralisme expliqué aux chtits n’enfants de pauvres
Je viens de parcourir une publicité professionnelle pour les ouvrages économiques de ladite dame mentionnée plus haut. Certes, à l’inverse d’un beau livre méditatif et drôlement savant, et chiant comme la pluie, de Pascal Quignard, on apprend des trucs : comment le marché crée un besoin pour le consommateur qui ne rêve que de ça, pourquoi c’est mieux d’avoir un centre commercial (on a tout sous la main) que des petits commerces éparpillés dans toute la ville, tellement peu pratiques et tellement peu dans le sens du progrès selon Sophie de Menthon qui le physique de Madame Claude héroïne de deux films porno soft pseudo-chicos des années 70 ou d’une châtelaine libérée dans un Marc Dorcel (et son prénom veut dire sagesse je crois mais j’ai quelques doutes).

Elle a donné un thème précis à chacun de ses ouvrages :

la publicité, comment que c’est trop sympa pour les djeuns et que même si les créatifs mentent un peu bien sûr, mais ils sont obligés, c’est pour le bien du client ;

la politique, qu’elle doit se mettre au service de l’économie, que les grandes idées c’est bien mais qu’il faut surtout créer du cash ;

la police, qu’elle doit protéger le marché, le commerce et ceux qui créent de la richesse, beaucoup de richesses ;

l’Europe, que c’est un système trop génial car très souple, comme ça, le chtit n’enfant de pauvres quand il est plus grand, il peut aller travailler en Roumanie pour un quignon de pain et deux saucisses à la sciure, il s’en fout là-bas, il n’y a pas autant de centres commerciaux pour claquer son argent donc cela convient au marché ; le supermarché, tous les fournisseurs de matières premières et de biens tellement contents de se faire arnaquer, ainsi que le client ravi d’acheter si peu cher des tomates poussées sur du polystyrène ou du pain fabriqué à la farine de blé d’Europe de l’Est « boosté » à l’énergie nucléaire.

C’est elle qui a été consultée avec d’autres « esssperts » sur le contenu du socle commun à demander aux élèves. Je suis à peu près sûr que c’est elle qui a inspiré d’exiger de la future élite de la nation qu’il apprenne l’esprit d’entreprise (comme les salariés sur l’image du bas communiant dans le bonheur d’être dans la même boîte) : Friday wear, l’amour de son entreprise et parfois même de son patron…etc