Le Club des hachichins: Suivi de La pipe d'opium
de Théophile Gautier

critiqué par CC.RIDER, le 23 novembre 2011
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Hallucinogène...
Un soir de décembre, le narrateur est invité à dîner avec quelques amis dans un hôtel particulier de l'île Saint Louis à Paris. Pour commencer, on lui propose de déguster une sorte de pâte ou de confiture verte contenant du haschich sans doute concentré, le même que celui que Vieux de la Montagne donnait à ses adeptes les « Hachichins » dont le nom donnera le terme « assassins », allusion à leurs habitudes sauvages puis un café turc assez fort et quelques mets plus traditionnels. Très vite, il perd la notion de la réalité et entre dans un délire rempli de monstres, chimères et autres visions plus ou moins inquiétantes.
Ce récit plus ou moins fantasmé d'une prise de drogue fait penser aux compte-rendus de gens ayant absorbé des drogues hallucinogènes beaucoup plus puissantes comme le LSD. Nul doute que le génie poétique et l'imagination enfiévrée du grand auteur ne s'en soit donnés à coeur joie dans ce petit texte plutôt étrange qui s'achève sur un triste et déprimant retour à la réalité. Rêves et fantasmes se sont évanouis dans les brumes du quotidien. Le temps ne s'est jamais arrêté, le diable n'est apparu que dans l'esprit de Gautier. Dérangeant et intéressant ne serait-ce que pour mesurer la différence de perception d'un phénomène réservé à l'époque à des cercles fermés d'intellectuels ou d'orientalistes en mal de sensations fortes et aujourd'hui totalement vulgarisé et même banalisé.