Kaplan & Masson, tome 1 : La théorie du chaos
de Didier Convard (Scénario), Jean-Christophe Thibert (Dessin)

critiqué par Hervé28, le 1 novembre 2011
(Chartres - 54 ans)


La note:  étoiles
retour de la ligne claire
Un scientifique allié à un as des services secrets, cela ne vous rappelle rien ? Bon sang mais c'est bien sûr !
Eh oui, beaucoup l'ont imaginée mais Didier Convard l'a faite, cette transposition des aventures de Blake et Mortimer dans notre hexagone des années 50, se référant ainsi aux années fastes des plus british de nos héros franco-belges.
Et avec quelle maestria Convard a mené la danse !
Un dessin tout à fait remarquable de Jean Christophe Thibert, qui a su adapter son trait si particulier (rappelez-vous il avait signé cette formidable trilogie, euh... ramenée à deux volumes, intitulée "Le marteau des sorcières") aux canons de la bd style ligne claire de la bd franco-belge.

J'ai été plus que séduit par son dessin et par le scénario de Convard. Kaplan, évidemment tiré d'un film d'Hitchcock, représente la synthèse d'un Pradier style Jacobs, et d'un Gabin, style Audiard.

Un album réussi, qui m'a fait sourire (Ah ! La liaison entre Masson et sa secrétaire reste un grand moment de l'album et déroge à la loi de 1949 qui régissait les albums de l'époque des années 50 auquel il se rattache) et qui plaira sans nul doute aussi bien aux jeunes générations qu'aux plus anciennes par la nostalgie qu'il dégage.

Une indéniable réussite que je ne peux que saluer (en outre, l'histoire se conclut en un seul volume).

Bravo aux auteurs.
Magnifique dessin... 5 étoiles

...oui, voici comment je qualifierais cet album, le premier d'une série de deux à cette date. Thibert fait des merveilles dans son genre: un dessin ligne claire absolument époustouflant tant au niveau des personnages, des décors ou des véhicules par exemple (on sent que le dessinateur aime représenter les avions chromés des années 50). Le trait se caractérise par une maîtrise du mouvement qu'on ne rencontre pas si souvent (exemple, planche 21 dans laquelle sur un strip, le découpage et la parfaite maîtrise des corps dans l'espace donnent l'illusion du mouvement).
Tout n'est cependant pas parfait, la place 14 par exemple, la scène du lancer de poignard rattrapé au vol par le savant japonais est un peu ridicule.
Une très grande satisfaction au niveau du dessin donc.
En revanche, le scénario est un peu moins réussi. Cette idée de conférence internationale patronnée par un milliardaire canadien et soutenue par les savants même qui on développé les bombes atomiques qui ont rasé Hiroshima et Nagasaki n'est pas crédible: Convart donne l'illusion qu'une simple conférence aurait pu après-guerre mettre fin à la recherche de la supériorité de la puissance nucléaire parmi les grandes nations...
Par ailleurs, cette histoire de savants éliminés un à un rappelle furieusement les Sept boules de cristal... sans donner le souffle nécessaire à l'intrigue. D'ailleurs, deux cases montrent Rascar Kapac chez le professeur Masson dont l'intérieur ressemble tout à fait à celui de Blake et Mortimer. Je n'ai donc pas été séduit par le scénario qui a l'odeur de réchauffé, n'est pas original et parfois joue d'un humour que je n'ai pas su apprécier (les policiers abrutis de la page 7 ou les répliques de Kaplan, ou du savant Openhover...).
Thibert d'ailleurs a développé le second tome seul, à voir ce que donne "Il faut sauver Hitler".

Vince92 - Zürich - 46 ans - 5 décembre 2023


comme un air de classique 5 étoiles

Lisant cet album, j'ai éprouvé un peu de nostalgie, le trait m'évoquant la ligne des BD de l'époque Tintin magazine... plutôt que Spirou... un petit air de passé dans la BD moderne...
Mais hélas le scénario ne m'a guère emballé... trop linéaire... trop étiré et sans relief... bon, certes elle n'est pas mauvaise en soi, juste trop classique et manquant d'un certain dynamisme... un instant j'ai cru à quelque réclame pour des spiritueux, tant les personnages ne semblent se pencher avec intérêt que sur les seuls alcools un peu omniprésents...
Une aventure de Kaplan & Masson... bon, là j'ai aussi la sensation qu'ils ne font que commenter et subir, le dénouement venant d'ailleurs... Je comprends qu'en dehors des rasades qu'il écluse Masson ait aussi des aventures "sentimentales" qui l'occupent... mais Kaplan...
Le seul plaisir fut dans le trait...

Deinos - - 62 ans - 28 juillet 2016