Balzac nous offre ici l’histoire d’une amitié entre un soldat de Napoléon et une panthère. Au temps de la campagne d’Égypte, le soldat, échappé d’une tribu arabe où il avait été fait prisonnier, errant dans le désert, eu la chance de trouver une petite oasis où il a pu se réfugier. Las, cette oasis, une panthère y a trouvé refuge aussi. Miracle, au lieu de s’entretuer, l’homme et l’animal se sont liés d’amitié. Une telle amitié peut-elle perdurer longtemps ?
On se demande où Balzac va trouver de tels sujets pour ses nouvelles… Ce qui confirme bien sa qualité d’écrivain éclectique tout-terrain. Ici, la nouvelle est étrange, déjà rien que par le fait de cette amitié développée entre le soldat et la bête sauvage, en plein milieu du désert. Mais également que l’amitié éprouvée par le soldat pour la bête a pris des nuances… disons charnelles, en l’assimilant à une femme. Ce qui n’a pas manqué de m’interpeller.
C’est une histoire improbable, qui ne pouvait arriver que dans un lieu hors d’atteinte de toute interférence humaine, permettant à cette amitié inter-espèce d’avoir lieu. Un désert est tout à fait propice pour cela. Le cadre trouvé, reste à écrire l’histoire qui l’encadrerait, avec un début et une fin qui permette d’expliquer avec vraisemblance qu’une telle situation a pu arriver. Pour moi, tout est trop téléguidé et alambiqué pour vraiment y croire. Mais qu’importe, la nouvelle a le mérite d’exister et d’étonner. Cela reste une œuvre de pure invention, le récit d’un aventure hors-norme. Et la nouvelle termine sur cette affirmation que j’aime bien : le désert, c’est Dieu sans les hommes !
Cédelor - Paris - 53 ans - 20 septembre 2024 |