La vacation
de Martin Winckler

critiqué par Pistache, le 23 juillet 2002
(Bruxelles - 51 ans)


La note:  étoiles
En compagnie du docteur Sachs (dix ans plus tôt)
Dix ans avant « La maladie de Sachs », Martin Winckler écrivait ce premier roman où le docteur Sachs officiait déjà. Le style très particulier de l'écriture, écriture-pensée, écriture-parole, propre au personnage qui aime à jouer avec les mots, leurs sens, à réfléchir sur la pensée au moment même où elle s'élabore, est déjà présent. Dans ce premier roman, le docteur narre essentiellement son activité d'avorteur. Le rapport aux femmes avant, pendant et après leur avortement, le rapport aux aides-soignantes, les questions que le médecin se pose, ses convictions, ses coups de gueules et ses coups de coeur. Ceux qui n’ont pas aimé « La maladie de Sachs » n'aimeront sans doute pas plus ce volume-ci, par contre, ceux à qui le docteur a laissé un goût de trop peu auront plaisir à le retrouver ici. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, je suggère néanmoins de lire « la maladie de Sachs » en premier, non qu’il soit spécialement meilleur mais car ce livre-là est peut être plus éclectique, jouant plus avec l'intériorité des divers personnages, permettant de mieux découvrir l’étendue des propos de Martin Winckler. Finalement, « La vacation », sans être didactique ni prêcheur, permet de confronter son opinion sur l'avortement avec la réalité d’une vacation de campagne, et d'affiner sa pensée sur le sujet en meilleure connaissance de cause.