Number 18
de Chris Ware

critiqué par DomPerro, le 4 octobre 2011
( - - ans)


La note:  étoiles
Solitude contagieuse
À chaque nouvelle page de cette bande dessinée graphique, le temps semble s'arrêter.

On y voit l'intérieur détaillé d'une vie anonyme, celle d'une femme tantôt fleuriste, tantôt gardienne d'enfants, tantôt ''en couple'', mais toujours fondamentalement seule qui, à première vue, n'a rien d'excitant à faire ou à dire.

En fait, ici, il n'y aucune intrigue sur laquelle s'accrocher, mais seulement de petites choses fragiles apportant une certaine poésie prosaïque, par exemple, un oiseau mort sur la rue ou une craque au plafond.

Extrêmement travaillée, la mise en page est éclatée avec de minuscules cases ou, au contraire, des dessins mis en relief, si bien que l'oeil du lecteur peut se fatiguer des fois à vouloir trop ou tout voir rapidement.

En quittant cette histoire, si j'ose dire, une impression très forte, tenace, reste : Celle d'avoir suivi pas à pas une femme dans son intimité, c'est-à-dire ses peurs et ses pensées secrètes. C'est là tout le pari risqué de Chris Ware, l'auteur de Number 18, de vouloir communiquer l'isolement social.

Enfin, détail esthétique à cette BD : Les titres édités par la ACME Novelty Library, créée par l'auteur en 1993, sauront satisfaire les amoureux du livre comme objet.