Vie amoureuse
de Zeruya Shalev

critiqué par Darius, le 14 juillet 2002
(Bruxelles - - ans)


La note:  étoiles
Voyage au bout de l'amour
A la recherche désespérée de l’amour, voilà de quoi traite ce livre, violemment critiqué lors de sa sortie en Israîl… La mère de l’héroïne, de par un mariage de convenance, entendez par là, de même classe sociale, ne pourra donner à sa fille tout l’amour que celle-ci serait en droit d'attendre.
Pour couronner le tout, le petit frère ne survivra pas à une grave maladie, mais ne serait-ce pas également par manque d'amour ?
Yara, la fille mal aimée, épousera le premier homme qui lui jurera de l’aimer toute sa vie..
Yonni, son mari gentil, prévenant, est sans passion, ventripotent et doté de couilles molles, ce qui sera loin de satisfaire cette femme en manque d'amour.
Jusqu’au jour où elle fera la connaissance d'un ancien camarade de classe de son père.
Va alors commencer une longue descente aux enfers avec cet homme pervers, amateur de partouzes, colérique, égoïste, qui a passé sa vie à tromper sa femme, bien qu'elle soit consentante et qu'elle ait participé activement aux tromperies…
On reste un peu interloqué devant la personnalité de cet amant, vieux, aux dents jaunies de nicotine, au cheveu blanc et rare, au pull couvert de pellicules. Parait qu’il est séduisant, c’est ce que l'héroïne d'à peine trente ans, tente de nous faire croire.
Leurs rencontres seront brèves, le sexe pour le sexe, dans une cabine d’essayage d'un magasin, dans les toilettes de l'hôpital où se meurt sa femme, jusqu'au jour où, la veille d'un départ en vacances
avec son mari, il l’appelle chez elle pour qu’elle vienne passer la nuit chez lui, exactement le jour du décès de sa femme.
Le jour, il recevra les condoléances des amis et de la famille, et la nuit, il la rejoindra dans cette petite chambre où elle se complait en prisonnière, prête à le quitter et incapable de le faire la minute suivante.
Au fur et à mesure de la progression de la lecture, on change constamment d'avis, d'abord, on déteste cet homme, solitaire, froid et calculateur, ensuite, on se prend à en avoir pitié.
Même les méchants ont souffert dans leur vie, ils ont été rejetés de par leur physique, leur classe sociale, la couleur de leur peau… Ensuite, ils se sont construits une carapace, ils ont pris une revanche sur ce que les convenances sociales leur avaient refusé.
L'héroïne parviendra t’elle à se libérer de ce joug amoureux ? Elle ne sait trop que faire et ce n’est pas la fin du livre qui nous l'apprendra. Tout comme ans le livre précédent « Mari et femme » que j’ai critiqué sur le site, ce livre est merveilleusement soutenu par une écriture extraordinaire qui en fait son succès.