Le retour de Jean
de Jacques Mazeau

critiqué par CC.RIDER, le 27 septembre 2011
( - 65 ans)


La note:  étoiles
L'atroce vérité...
A l'enterrement de sa belle-mère Clémence, Julia retrouve Jean, son ancien amant qui lui a donné une fille, Anna et qui s'est enfui très vite. Comme le feu couvait encore sous la cendre, le couple décide de se reformer et de retourner vivre à la ferme d'en bas. Mais c'est sans compter avec les enfants qui n'en peuvent plus de subir les non-dits et le silence qui entourent le passé de leurs parents. Qu'est devenu Léon, le mari de Julia, qu'a-t-il fait pendant la guerre ? A-t-il trahi ? Est-il responsable de la mort de Pierre, le fils de la famille, héros de la Résistance ? Léone veut tout savoir. Provocante, elle est capable de tout pour faire éclater la vérité, aussi atroce soit-elle...
Ce roman de terroir qui n'en est pas vraiment un (les réalités campagnardes en cet après-guerre sont à peine évoquées) tourne au drame intime d'une famille que les principes n'étouffent guère. Chaque crapulerie, chaque trahison, chaque lâcheté du passé en entraîne de nouvelles quinze années plus tard et le lecteur a l'impression que de génération en génération se reproduisent les mêmes erreurs et les mêmes horreurs. Fille d'une mère qui a couché avec son propre père, Léone n'a de cesse de vouloir séduire son beau-père et de l'attirer dans son lit. On fuit beaucoup dans cette histoire. Jean qui a disparu pour ne pas prendre ses responsabilités vis à vis de la mère, disparaît à nouveau quand il met enceinte sa belle-fille. Des passions et des situations lourdes comme la glaise en hiver. Des personnages finalement assez misérables et toujours la mort (souvent injuste) au bout du chemin. Au final, une vision peu réjouissante de l'humanité. Cependant ce dernier tome de la trilogie m'a semblé mieux construit, plus enlevé et même mieux écrit que les précédents. Peut-être cette impression n'est-elle due qu'au soulagement d'être parvenu au bout de cette histoire sordide.