Tumulte
de François Bon

critiqué par Lectio, le 17 août 2011
( - 75 ans)


La note:  étoiles
atelier d'écrivain
Tumulte résulte de la contrainte d'une écriture quotidienne, non préméditée, réalisée directement sur internet du 1er mai 2005 au 11 mai 2006, écrit l'auteur, François BON. Il ajoute que l'ouvrage est un journal de travail, d'autofictions, de récits de rêves, de faits divers du monde. Nous y croisons ses auteurs préférés et amis écrivains contemporains. Nous voyageons beaucoup en train et en automobile (souvent usagée) et traversons bon nombre de villes ; car François BON se déplace beaucoup notamment pour animer les ateliers d'écriture pour public en difficulté et étudiants. De sa formation d'ingénieur il conserve un intérêt certain pour la technique principalement pour internet dont on peut dire qu'il en est "accro" : vous le découvrez dans le livre. Identifié comme roman, le livre n'est pas, cependant, une narration. Mais nous ne pouvons non plus suggérer récits ou nouvelles. Nous sommes plus près du "blog" des internautes (création quotidienne oblige). Je considère plutôt l'ouvrage comme un vaste chantier dans lequel on ressent clairement l’intérêt de l'auteur pour la création littéraire. Mais parfois un chantier disposant de trop de matériaux en stock (les notes et compilations sur cahiers et fichiers informatiques sont étourdissantes) dans lesquels le bâtisseur choisit avec difficulté. Ces textes disparates, sans liens entre eux, m'ont dérouté et parfois ennuyé. J'ai lu ce livre par morceaux, de temps à autre, entre deux activités. D'histoires en commentaires, de faits divers en miettes d'autobiographie, j'ai fini par me trouver des points communs avec l'écrivain, de lieux, de goûts, de petites histoires du monde. Nous partageons nos étonnements, nos émotions, nos photos numériques. Certes ce livre est un désordre, il nous parle des bruits confus de notre monde... du TUMULTE, bravo pour le titre. Enfin, s'obliger à écrire chaque jour, assis au milieu d'une montagne de notes et fichiers n'apporte pas toujours l'inspiration et parfois un jour de silence serait préférable, comme le suggère l'auteur lui-même, désespéré de ne pas encore être Cortazar, Poe ou Cervantès. Fallait-il vraiment écrire 520 pages de cet atelier d'écriture qui au moins pose la question : faut-il écrire chaque jour et amasser des kilos de doc pour réaliser un livre ? Aujourd'hui je réponds par la négative. Que reste-t-il de ces histoires pleines de mots et des ces mots sans histoire ? un formidable plaisir pour l'écriture.