La double vie d'Irina
de Anne Rabinovitch, Lionel Shriver

critiqué par Gabri, le 7 août 2011
( - 37 ans)


La note:  étoiles
L'herbe est toujours plus verte chez le voisin...
Un soir où son mari se trouve à l’extérieur pour affaires, Irina accepte de se rendre seule au traditionnel souper d’anniversaire d’un ami commun. Quelques verres plus tard, le ton de la rencontre change de registre: l’air se charge d’étincelles, les langues se délient et une attirance mutuelle fait inopinément son apparition. Sans le savoir, Irina se trouve à un carrefour de son existence. Se laissera-t-elle emporter par la vague du désir, ou décidera-t-elle plutôt de rentrer chez elle et attendre le retour de son mari? Peu importe le choix, le doute associé à ce qui aurait «pu» être si elle avait pris la décision opposée la hantera toujours. Mais nous, lecteurs, avons droit aux deux histoires. Suite au dilemme du départ, l’auteure poursuit le roman en doublant chaque chapitre, de façon à alterner les deux destins et à maintenir le suspense.

Malgré quelques longueurs en cours de route, j’ai adoré ce roman. Le concept est brillant, le thème est universel et l’auteure a le don de mettre le doigt sur tous ces questionnements qui font partie de la vie de couple. Irina, c’est l’incarnation de n’importe quelle femme rangée. D’autre part, l’idée derrière la superposition des deux destins a une profondeur qu’on ne soupçonne pas au départ. On sera heureux d’apprendre qu’il n’y a pas de «mauvais» choix et que la vie est toujours faite de hauts et de bas : les trajectoires parfaites n’existent pas. Vraiment, c’est un roman qui m’a surprise et qui vaut amplement sa lecture. Malgré quelques longueurs, l’histoire est prenante et se lit en quelques jours...