Mon oncle Napoléon
de Iradj Pezechkzad

critiqué par Clara11, le 13 novembre 2011
( - 32 ans)


La note:  étoiles
Coup de coeur !
Dans les années 40 à Téhéran, une jeune adolescent s'éprend subitement de sa cousine Leyli, la fille de l'oncle Napoléon, un sous-Lieutenant à la retraite pétri d'admiration pour Napoléon Bonaparte, qui en vient même à s'indentifier régulièrement à ce dernier.
Mais un différent éclate entre l'oncle Napoléon et le père du jeune homme, et la situation devient alors de plus en plus compliquée...

Ce livre est un chef d'oeuvre ! On entre tout de suite dans l'histoire, et nous nous attachons très rapidement aux personnages. Avec un humour ravageur, les quiproquos se suivent, et c'est à se tordre de rire ! Vous voulez un livre drôle ? Lisez-le, et vous ne serez pas déçus ! Un livre exceptionnel !
Amour, famille, et compagnie 7 étoiles

Lorsque l’on pense à la littérature iranienne, on n’imagine pas forcément y trouver de la légèreté, de cette légèreté qui parfois, l’espace d’une séance de lecture, nous permet de nous évader un peu du quotidien. C’est pourtant avec cette intention précise que j’ai choisi de me plonger dans la lecture de ‘Mon Oncle Napoléon’.

Paru au début des années 1970, le plus connu des récits publiés par Iraj Pezeshkzad, est vite devenu ‘le roman culte’ par excellence de la littérature iranienne contemporaine. Adapté pour la télévision (1), il a également fait l’objet de traductions en plusieurs langues.

L’histoire se déroule à Téhéran au début des années 1940 au sein d’une famille (au sens large du terme) sur laquelle domine un patriarche que l’on surnomme (plus ou moins à son insu) ‘Oncle Napoléon’ en raison de l’immense admiration qu’il voue à ce personnage historique auquel du reste il en vient à s’identifier. Narré par l’un des neveux de l’Oncle, l’histoire raconte comment ce jeune homme (le narrateur), tombé subitement amoureux de sa cousine (fille de l’Oncle), tente de naviguer parmi les relations complexes et souvent antagonistes qu’entretiennent les adultes de la famille, le tout dans le but ultime d’arriver à extirper sa belle d’une promesse de mariage dont elle n’a cure mais à laquelle, suivant les usages, elle ne pourrait pas s’opposer.

Satire sociale doublé d’une critique habilement déguisée en comédie, le récit s’attaque entre autres choses à l’un des préjugés les plus solidement ancrés parmi la société iranienne de l’époque, à savoir : quoi qu’il arrive, c’est toujours la faute aux anglais! Mais c’est avant tout à une véritable plongée dans le quotidien d’une famille appartenant à une pseudo-aristocratie iranienne que nous convie l’auteur. Dans un style rappelant le vaudeville, à la manière d’un feuilleton télé, on passe d’une situation à l’autre, enchaînant les quiproquos, les petits drames, les conflits, les disputes et les réconciliations, y découvrant au passage les tics et les mythes et les préjugés qu’entretiennent les uns et les autres, le tout, fort habilement orchestré par un auteur qui visiblement connaît bien le sujet.

En dépit du passage des années ou d’éventuels écarts culturels (peu marqués), l’humour passe généralement bien et le lecteur, qu’il soit iranien ou non, passe un bon moment en compagnie de ces personnages dont l’authenticité et la typicité est telle que l’on peut aisément reconnaître à travers l’un ou l’autre de ceux-ci, si ce n’est certains schémas comportementaux familiers, à tout le moins, les traits appartenant à quelque(s) individu(s) de notre connaissance. Sans être de l’ordre du chef-d’œuvre littéraire (au sens classique du terme), bien exécuté et fidèle à la réputation qu'on lui accorde, ce roman constitue un bon divertissement et devrait toucher et amuser bon nombre de lecteurs.

1.Au moment où j’écris ces lignes, la série, en version originale, peut-être visionnée en ligne (YT); ne serait-ce que pour la mise en contexte, bien que certains détails semblent plutôt appartenir à la période de production (années 1970), les images constituent tout de même un complément utile à la lecture.

2.Lu en version anglaise (traduite par Dick Davis)

SpaceCadet - Ici ou Là - - ans - 14 février 2021