Ce deuxième tome porte uniquement sur le temps de sa présidence. Il sélectionne. Assurément il relit l’histoire à son avantage. Il oublie volontairement. C’est de bonne guerre. Il n’a pas le privilège de cette méthode. C’est souvent le cas des mémoires, l’autocritique est souvent à dose homéopathique. Peu importe, c’est toujours passionnant de découvrir comment se prennent les décisions ; de connaître le ressenti, les impressions de ces hommes qui à un moment sont en responsabilité. Je les ai d’autant plus appréciées que ayant commencé à militer quand il a été élu, je me souviens bien de tous les épisodes relatés. De plus, ces mémoires portent essentiellement sur la dimension internationale et européenne de son action. Et c’est bien sur ce point où je serais le plus enclin à quelques compliments sur son action : La guerre en Irak, son action en ex Yougoslavie ou encore son déplacement en Israël par exemple. Et puis il y a sa décision courageuse et forte de reconnaitre la responsabilité de l’Etat Français dans la collaboration. Il a été critiqué pour ce discours. Sur le moment je n’en ai pas mesuré la portée. J’étais trop jeune. Aujourd’hui avec le recul, c’était une grande et utile décision. Il y a aussi la critique en creux et à la sulfateuse de Nicolas Sarkosy, jamais désagréable pour moi. Lionel Jospin n’est pas épargné non plus. Ce n’est évidemment pas de la grande littérature mais c’est vraiment tout sauf désagréable de se replonger dans toutes ces années. On apprend toujours à lire des mémoires. On apprend toujours à comprendre le raisonnement de vos adversaires politiques, leurs convictions profondes. Je les ai dévorées ! et puis on passe à autre chose.
Ulrich - avignon - 50 ans - 3 juillet 2011 |