Mémoires du mauve
de Christian Bachelin

critiqué par Sissi, le 8 juin 2011
(Besançon - 53 ans)


La note:  étoiles
Fade pastel...
Est-ce que c’est parce que je m’attendais à un texte tout teinté d’une douce couleur mauve, et que je n’y ai trouvé qu’un pâle et terne gris ?
Est-ce que la langue de l’auteur ne m’a pas suffisamment parlé pour que je puisse la goûter à sa juste valeur ?
Que je n’ai pas compris le projet d’écriture de ce dernier?
Mes yeux n’ont fait que glisser sur les mots de ce livre, sans jamais être captés véritablement.
Ou alors en de rares instants, trop éphémères, trop brefs, petits moments qui s’évaporent bien trop vite pour ne plus revenir :

« Mathias écoutait, de la chambre de sa sœur, mourir jusqu’à lui des lambeaux de musique de Brahms. La désolation même, en ce temps là, pouvait paraître comme une ouverture, un seuil aventureux, au bord de toutes les fatalités endormies que l’on devinait autour de soi, tapies dans leur présage, retenant leur souffle. »

Mathias, vieux garçon qui se définit lui-même comme un « vaste et pauvre type » se raconte, ou bien est raconté par quelqu’un d’autre, au gré des alternances de personnes (tantôt la première, tantôt la troisième).
Sa vie, rythmée par son travail à l’usine et les bals de campagne où il s’enivre très souvent, n’a guère de reflet comparée à ses rêveries où les couleurs, il est vrai, occupent une grande place.
Le mauve, c’est la couleur dominante du crépuscule, surtout celui de septembre, au moment où, dans la vie de Mathias, tout semblait encore possible :

« Il voyait dans ce mauve comme un message intime, à lui seul destiné, annonciateur toujours d’une même et mystérieuse approche sentimentale. »

Pas de début, pas de fin, des digressions interminables sur tout et rien, parfois incompréhensibles, qui reflètent sans doute l’ennui de Mathias, certes, mais qui ont procuré le mien, assurément.