Eclairs de nuit
de Paul Watkins

critiqué par Patman, le 23 mai 2002
(Paris - 61 ans)


La note:  étoiles
Déception.
Ne pas se fier au quatrième de couverture raccoleuse. J'essaie toujours, mais je m'y fais prendre parfois. C'est le cas cette fois. On nous y présente Watkins comme un jeune auteur américain dès plus prometteur, signant son deuxième roman, une histoire de guerre se déroulant en 1944, allant jusqu'à le comparer à Stephen Crane ou Norman Mailer ! Il m'a bien fallu vite déchanter hélas. Nous sommes très loin des "Nus et des morts" si admirablement critiqué par ailleurs sur ce site. L'histoire en deux mots: nous sommes en Allemagne, fin de l'été 1944. Les alliés sont aux frontières du Reich. Sebastian Westland, 17 ans, s'engage dans la S.S. Pourquoi ? On en sait rien. Après 13 semaines d'entrainement, il se retrouve avec ses camarades devant Rocherath, nous sommes le 16 décembre 1944, l'opération "Brouillard d'automne" commence... Personnages stéréotypés (le gros lâche, le sergent sadique, le paysan au quotient intellectuel inversemment proportionné à la masse musculaire, etc...), violence décrite avec complaisance, contre-vérités historiques (alors que présenté comme rigoureusement véridique), etc... décevant donc, très loin de Mailer, même pas du Konsalik. Westland est un personnage peu consistant auquel le lecteur n'arrive pas à s'attacher. Les faits exposés relèvent souvent de la pure invention, juste un grossissement de faits avérés (le massacre de Baugnez). Les SS achevant leurs propres blessés et exécutant même leurs propres docteurs et infirmiers! N'importe quoi. Point positif toutefois, le style enlevé et l'écriture nerveuse, voire plaisante par moment, qui sauve un peu le tout. Ce n'est en tout cas pas avec ce livre qu'il faut espérer apprendre l'Histoire.