Sous la feuillée de Plumejouet
de Jean-Zéphyr Idoux

critiqué par CHALOT, le 4 mai 2011
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
SUPERBE
« Sous la feuillée de Plumejouet »
roman de Jean-Zépyr Idoux
auto édition
2003
17,50 €


Amour, jalousie et Révolution

L'histoire se déroule à l'ombre et autour du château fort de Blandy en Brie...Autant dire que, natif de ce village nommé aujourd'hui Blandy les Tours, je me suis précipité sur ce livre avec intérêt.
Je m'attendais à une histoire plaisante à lire mais surtout pas à trouver un bijou littéraire.
Dès les premières lignes, j'ai été surpris et vite enthousiaste.
Bercé par les descriptions poétiques du terroir et par le chant des phrases, j'ai tout de suite dégusté ce mets étonnant.
Certains pourraient reprocher à l'auteur d'utiliser trop de vieux termes inusités aujourd'hui et des expressions fort imaginées...Pour moi, cette construction riche en couleurs sort l'auteur et le lecteur de l'ordinaire pour un bonheur partagé.
La grande révolution, celle de 1789 se déroule à Paris, bien entendu mais c'est plus que son écho qui raisonne dans ce coin riche en histoire qui deviendra plus tard un havre de découverte touristique.
Aucune caricature n'est de mise ici, on trouve des « méchants » chez les nobles, bien entendu, des profiteur de toutes origines, des pauvres s'enhardissant et aussi quelques petits seigneurs du terroir considérant que les pauvres avaient droit à du pain et de la considération.
Certains discours comme ceux prononcés dans le cadre de l'élaboration du cahier des doléances du tiers état n'ont pas pris malheureusement beaucoup de rides :
« Méfiez-vous de ne connaître jamais la faim, car elle n'est pas cette menue aigreur qui vous chatouille les muqueuses stomacales quand vous attendez avec agacement qu'un valet vous serve votre festin, mais c'est un douloureux spasme répété et grandissant qui vous noue les tripes, vous abrutit jusqu'à faire de vous un coupe-jarret, un vide-gousset quand autour de vous vos marmots en crèvent ! »
La nature n'a pas perdu ses droits et ses écrins donnent des couleurs à cette histoire d'amour entre le berger du château et la chamarreuse .

Jean-François Chalot