Le Tour du propriétaire
de Nicolas Fargues

critiqué par Veneziano, le 27 avril 2011
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Perdu dans la traduction, dans ses velléités d'écriture
Alex envisage d'écrire un roman à la parisienne, un rien démagogique, truffé des clichés et poncifs de l'heure, des pensées, sujets aisément humanistes à la page du moment. Pour se ressourcer et partir en quête d'inspiration, il part en Indonésie, de manière presque impromptue, sans organisation préalable. Il s'ensuit une sorte de vagabondage aimable, au fil de l'instinct, des rencontres, qu'il finit par éviter. A quoi bon faire semblant ? de singer des mondanités, de jouer au plus beau, devant des concitoyens qu'on ne reverra pas, et qui resteront des étrangers ?
Il se regarde végéter, contemple avec angoisse sa propre vacuité, analyse son propre procédé créatif, tel un protocole végétatif, méditatif et désabusé, tour à tour.
Partir si loin sans vrai but n'a d'autre objectif que de mieux revenir, de faire le plein des réflexions faciles, tout aussi à trouver qu'à ressortir, surtout quand elles sont teintées d'exotisme, de commencement de conscience humaniste post-coloniale sur la fracture nord-sud.

C'est l'un des tout premiers romans de l'auteur. Malgré la moiteur de l'atmosphère, le ton est frais, désabusé, rempli d'auto-dérision, d'un zeste de cynisme. Ce n'est pas mal fait, cet espèce de miroir déformant et désabusé. Ca se laisse lire.