Bon anniversaire Lubna
de Stefano Tamburini (Scénario), Tanino Liberatore (Dessin)

critiqué par Kalie, le 9 mars 2011
(Sarthe - 54 ans)


La note:  étoiles
Culte !
Dans « RANX 2 : Bon anniversaire Lubna », paru en 1983, on retrouve, RanXerox, notre androïde tout en muscle à New York où on l’avait laissé dans l’épisode précédent. Il est toujours avec Lubna, sa « copine » junkie de 12 ans, pour laquelle il ressent ce qui peut ressembler à un vague sentiment amoureux (suite à un court-circuit dans son programme).

Lubna joue la baby-sitter pour gagner du blé. En fait, elle terrorise et bâillonne ses petits protégés pour être tranquille. Quand à Ranx, il est chauffeur de taxi. Lubna veut un cadeau d’anniversaire dément pour ses 13 ans. Lors d’une virée en taxi, Ranx se retrouve dans une fête organisée par un riche dépravé. Ce dernier organise une course de char version moderne avec des voitures équipées. Tous les coups sont permis. Après moult tôles froissées, corps déchiquetés, décapités, cervelles répandues sur le macadam, Ranx est vainqueur. Il offre à Lubna de la cocaïne et des billets retour pour Rome...

A Rome, Lubna retrouve sa bande de filles (dont Carmen 3 ans et demi, armée d’une cravache !). Elles se procurent de la drogue et des cartes bancaires volées chez un voyou dont le frère, un monstre bicéphale, fan d’Elvis Presley (?), est enfermé dans sa chambre. Devenu fou ce dernier poursuit les filles jusque dans le métro avec une tronçonneuse en massacrant tout le monde sur son passage…

On le voit, cet album est tout aussi trash que le précédent avec de la violence, du sexe et des personnages plus déjantés et dégénérés les uns que les autres. L’histoire est aussi surréaliste que dans le premier tome (voir critique de « RANX 1 : Ranx à New York »).

Les textes sont toujours aussi « poétiques » : « Il est 20H30 sur le pont Garibaldi : A cette heure-là, l’atmosphère est tellement chargée d’oxyde de carbone qu’on peut presque entendre, dans les poumons des passants, le frou-frou des cellules cancéreuses qui prolifèrent allègrement à la manière de spermatozoïdes dans les testicules d’un beau gosse en parfaite santé. » La classe…

Les dessins de Liberatore sont très travaillés avec un crayonnage gras et des couleurs criardes qui conviennent bien au ton provocateur de cette BD Cyberpunk. On est loin des dessins formatés style « image de synthèse » de beaucoup de BD actuelles.

Bien sûr tout est immoral dans cette série mais elle ne laisse personne indifférent : soit on adore (ce qui est mon cas), soit on déteste.

BD toujours choquante, même aujourd’hui mais inégalée dans le genre. Un must.