Son âme au diable
de Ruth Rendell

critiqué par Kalie, le 13 février 2011
(Sarthe - 54 ans)


La note:  étoiles
Dolly
«Son âme au diable» est un roman bizarre. S’il est bien écrit, avec ses personnages intéressants (surtout Dolly), le récit part dans de nombreuses directions et l’on a parfois du mal à comprendre où l’auteure veut en venir.

Dolly, une jeune fille handicapée par une tache de naissance au visage (qu’elle cache avec ses cheveux longs) se renferme de plus en plus sur elle-même et sombre dans l’alcoolisme.

Elle est entourée d’un père apathique, passionné de romans historiques et de son frère Peter. Alors encore adolescent, ce dernier s’est adonné à la magie sous l’émerveillement de sa sœur qui croyait aux pouvoirs magiques de son frère. Peter aurait tué par magie noire leur belle-mère que Dolly détestait (il s’agissait en réalité d’une mort naturelle).

Peter grandit et s’intéresse aux filles. Pour lui la magie c’est du passé, un passe-temps ridicule d’enfant. Mais sa sœur croit toujours aux pouvoirs de son frère. Pour ne pas lui faire de la peine, il joue la comédie et continue ses séances. L’état de Dolly empire. Elle devient schizophrène et paranoïaque. Elle parle aux morts, voit le Dieu Anubis… Elle commet même un meurtre…

Parallèlement, on suit un irlandais, lui aussi schizophrène et meurtrier.

Le destin de ces deux êtres se croise dans les toutes dernières pages du livre.

L’évolution de l’état psychique de Dolly est pitoyable et inquiétant. Ruth Rendell est une spécialiste des « thrillers sociaux » (ses personnages, des paumés, sont plus importants que leurs histoires). Là encore, c’est une réussite dans le genre, même si le récit manque d’homogénéité.