In caca veritas
de Josh Richman, Anish Sheth

critiqué par Numanuma, le 25 octobre 2010
(Tours - 51 ans)


La note:  étoiles
Apprendre n'est pas toujours emmerdant
Rappelons-le aux éternels optimistes : l’égalité entre les hommes n’existe pas ! L’égalité sociale d’abord car c’est d’elle que découle tout le reste ; mieux vaut être riche et en bonne santé, n’est-ce pas ? Pour l’être, il faut avoir la chance d’être bien né ou s’être élevé au-dessus de sa condition première. Bref, notre devise nationale est une jolie phrase que la France d’en bas, qui se lève tôt n’a pas vraiment le temps de méditer : elle travaille !
Reste que l’Homme est soumis à la nature et que cette soumission lui offre parfois un répit salutaire, un temps généreusement offert qui permet à l’Homme de méditer sur le devenir du monde. Car oui, Barack, Nicolas, Vladimir, Benoit XVI et Robert du bar tabac le Balto vont tous aux toilettes pousser le colombin !
Alors, puisque nous passons tous un certain temps dans les lieux d’aisance et que nombre d’entre nous y vont accompagnés d’un ouvrage quelconque (Playboy, L’Equipe, le Figaro, Elle, le dernier roman à la mode, etc. …), pourquoi ne pas vous conseiller ce petit opuscule à la délicate couverture marron : In caca veritas.
Avec 92 pages au compteur, il vous faudra plusieurs voyages dans la cabane au fond du jardin avant de le terminer, à moins, bien sûr, d’être en proie à une colique de tous les diables ou une constipation ferme et douloureuse ! Dans tous les cas, il y a fort à parier que vous y trouverez dans ce petit livre abondamment illustré les raisons du mal qui vous amène à vous enfermer dans une pièce étroite, le verrou fermé et la larme à l’œil de trop pousser.
De plus, chaque caca est évoqué d’abord par ses synonymes, évoquant ainsi un inventaire à la Prévert revisité par San Antonio ! Vous saurez tout de la fée brune, du bonnet e fou, du mastodonte du supplice chinois ou du cadeau empoisonné. Je ne suis pas sûr que ce petit bouquin fasse un cadeau très romantique pour sa belle mais c’est une lecture très instructive et amusante qui déborde parfois de son sujet pour éclabousser parfois les thèmes de l’écologie ou l’histoire, par exemple.
Bref, moins stressant que Doctissimo, et surtout plus drôle, In caca veritas est une mine de renseignements qui vous tirera une petite larme émue en regardant votre chef d’œuvre au moment de tirer la chasse. Et ça vous évitera de lire de la merde !