D’autres auteurs se sont frottés au thème du post-guerre nucléaire avec plus ou moins de bonheur. Je pense notamment au nullissime « La route » de Cormac Mac Carthy ou encore à « La Grande nuit » d’Adamek, roman imaginant de manière assez classique ce que pourrait être les jours d’après.
Vincent Engel a une approche beaucoup moins conventionnelle, très lyrique, voire bucolique de ce thème et séduit le lecteur par un style soigné, abordable et entraînant.
Les premières pages font entrer de plein pied le lecteur dans le récit mais dans chapitres suivants, lorsque le héros revient dans son village, l’auteur laisse progressivement deviner le véritable univers morbide dans lequel on évolue. Alors qu’on pouvait s’attendre à des rencontres, des coups de théâtre, rien de tout cela ; le personnage principal, solitaire, intériorise ses pensées, parle avec les morts et évoque le passé.
Un livre pas très comique mais qui décrit une situation post-apocalyptique parfaitement crédible où un anti-héros évolue et sombre logiquement dans une forme de folie.
Une phrase a retenu mon attention à la page 125 qui résume l’atmosphère du roman: « Sa vie lui donnait l’avantage, mais il ne savait pas comment en profiter,… »
Pacmann - Tamise - 60 ans - 11 avril 2015 |