M.
de Hans-Jurgen Greif

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 24 août 2010
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
Deux hommes et leurs pulsions
L’histoire s’ouvre sur un meurtre. Un quinquagénaire se fait poignardé par un jeune homme. Par la suite, le roman retrace en parallèle, le parcours des deux personnages avant ce drame.

On apprend que la victime est un homosexuel réservé qui n’a jamais échappé à l’obsession maladive pour un camarade à l’adolescence. Devenu adulte et prospère, il recherche la compagnie des hommes jeunes dans l’espoir de faire renaître la flamme de cette passion secrète pour son prince blond.

Quant au tueur, il s’agit d’un psychopathe hanté par les démons de la violence depuis l’adolescence qui se laisse souvent emporté par son penchant pour la domination.

Tout comme cet étudiant cultivé, calculateur et froid, l’écriture est précise et glaciale. Sans aucune poésie, l’auteur relate les faits. Ceci donne l’impression d’un fait divers. Pourtant, il y’a beaucoup de mises en contexte - des mondanités collégiennes et des événements anodins - mais elles ne parviennent pas à humaniser les deux personnages. De même, l’exploration des motivations profondes animant leurs gestes n’arrive pas à tout expliquer ou du moins paraître authentique.

En général, les thèmes abordés ont tous déjà été visités dans la littérature avec plus d’efficacité. À la fin, ce portrait de deux êtres pathétiques m’a laissé de marbre. Je me suis demandé qu’est-ce que j’étais supposé retirer de cette lecture?

Il est à noter que comme dans les médias, beaucoup plus de pages sont consacrées au meurtrier qu’à la victime…