Allah recherche de l'autan perdu
de Roger Dadoun

critiqué par Tistou, le 5 juillet 2010
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Episode n°26 de la série « Le Poulpe »
« Allah recherche l’autan perdu » est donc le n° 26 de la série du Poulpe, dont on connait le principe : un auteur par n°, un héros récurrent : « Le Poulpe » alias Gérard Lecouvreur, des personnages quasi obligés, dont le restaurant « Le pied de porc à la Sainte Scholasse » tenu par Gérard et Maria où « Le Poulpe » prend connaissance du faits- divers dans le journal qui va lancer sa quête, Chéryl, coiffeuse et compagne du « Poulpe » …
Nous avons affaire ici à un épisode écrit, non par un spécialiste du polar, mais par Roger Dadoun, psychanalyste et professeur émérite de Littérature comparée. Est-ce pour cela que je n’y ai pas trop retrouvé « mes petits » ? Un polar plus traité par le bout de la psychanalyse que par un « lâcher-prise » bordélique plutôt la marque des polars et particulièrement du Poulpe ?
Ca commence comme du Poulpe … encore que … Gabriel Lecouvreur ne tombe pas sur un fait divers en lisant le journal au comptoir du « Pied de porc à … », non, il est vulgairement convoqué comme un mercenaire via un coup de téléphone anonyme puis une enveloppe laissée au « Pied de porc à … ». Gabriel Lecouvreur convoqué dans une enquête par un courrier comminatoire ! Hérésie monsieur Dadoun ! Et puis Roger Dadoun semblant fort tourné vers les civilisations méditerranéennes et orientales, c’est sur des traces islamiques que va se lancer Le Poulpe, loin de France.
« Qu’il accepte seulement de recueillir quelques informations sur une rumeur faisant état d’un grand projet de racket en milieu islamique, version intégriste pure et dure – sur les réseaux mis en place, les protocoles, objectifs commanditaires, etc. Honoraires haut de gamme assurés. Instructions suivront. »
Vous vous rendez compte, Gabriel Lecouvreur convoqué comme un vulgaire James Bond ! Et puis quoi encore ?
On va donc suivre Le Poulpe à Ryad, au Caire et jusqu’à Téhéran, toutes étapes où, bien entendu, l’ingéniosité, la chance aussi, du Poulpe lui permettront de démêler une affaire bien compliquée avec l’aide de Kate, une journaliste pour CNN. Beaucoup de sexe dans cet épisode, en liaison apparemment avec des préoccupations éditoriales du sieur Dadoun sur ce qu’en montre sa biographie. Et Cheryl qui fait une intervention remarquée, dans l’exercice de son art, et qui rend par-là même service à son amant.
Un épisode compliqué qui ne permet pas tout à fait de nous glisser dans la peau du Poulpe. Intéressera particulièrement ceux que des considérations sur l’islamisme passionnent. Quant à l’autan, c’est un vent puissant soufflant du sud, et celui-ci est invoqué à propos :
« d’un souffle nouveau qui doit se lever sur l’islam … ».