Journalistes à la niche ? : De Pompidou à Sarkozy, chronique des liaisons dangereuses entre médias et politiques
de Bruno Masure

critiqué par CC.RIDER, le 5 juin 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Liaisons dangereuses
Ayant commencé sa carrière en 1973 comme jeune stagiaire à RMC, Bruno Masure entre au service politique de TF1 deux ans plus tard. Etant de sensibilité socialiste, il se spécialisera dans la couverture des déplacements de François Mitterand, d'abord comme candidat, puis comme président, bénéficiera des facilités des avions du GLAM, des hôtels de luxe, châteaux et réceptions officielles et passera son temps à déjeuner ou dîner en compagnie du « Groupe de Latché » à l'Elysée, dans tous les ministères et autres lieux fréquentés par la fine fleur de la politique. Il assistera aux diverses purges et remaniements dans les équipes rédactionnelles à chaque changement de majorité. Il gagnera son bâton de maréchal, la présentation du Journal de Vingt heures sur la Deux jusqu'en 1997, ses calembours, pitreries et insolences diverses ayant fini par lasser. Mais dans ce milieu, il y a toujours moyen de rebondir, il participera à diverses émissions à titre de chroniqueur avant de retrouver un créneau de consolation sur la Chaîne Parlementaire.
Ce livre-témoignage, sous-titré « Chronique des liaisons dangereuses entre médias et politiques » est intéressant non par le rappel d'évènements passés de 35 années de vie politique calamiteuse, mais surtout par cette démonstration par l'absurde de la connivence malsaine instaurée entre journalistes et hommes politiques poussée jusqu'à l'outrance sous l'ère Sarkozy. « Les journalistes sont fait pour aboyer ! » (Dan Rather)
« Le journalisme ? Porter la plume dans la plaie » affirmait Albert Londres. Disons que beaucoup de journalistes s'en servent davantage pour caresser les puissants ! » Pas étonnant de voir leur crédibilité baisser dans l'opinion d'année en année. Si vous voulez jeter un oeil dans les coulisses, flairer les odeurs nauséabondes des arrière-cuisines de la médiacrature, il faut lire le journal de bord de cette grande gueule intègre, cabotine et peu diplomate, mais toujours lucide et ne s'exemptant jamais elle-même de tout reproche (car elle en a croqué et elle en croque encore...) Nausée garantie !