Un jour en mai
de George P. Pelecanos

critiqué par El grillo, le 13 mai 2010
(val d'oise - 50 ans)


La note:  étoiles
Le virage d'une vie
Présentation de l'éditeur
Washington, printemps 72. Ivres et drogués, trois jeunes Blancs, Billy Cachoris, Peter Whitten et Alex Pappas, vont provoquer des Noirs dans leur quartier. L'affaire tourne mal lorsqu'ils font face aux frères Monroe et à Charles Baker. Peter s'enfuit, mais Billy est tué et Alex y perd presque un oeil. James Monroe sera condamné à dix ans de prison. Trente-cinq ans plus tard, Alex gère le restaurant hérité de son père. Son fils cadet est mort en Irak et son aîné se forme à la restauration. De son côté, Raymond Monroe, qui est inquiet pour son fils, soldat en Afghanistan, travaille à l'hôpital Walter Reed où l'on soigne les blessés de guerre. Alex et Raymond se retrouvent. Charles Baker, lui, a passé l'essentiel de sa vie en prison et la voie de la rédemption n'est pas pour demain...



On imagine facilement le chemin que va prendre le récit si l'on se réfère à ce résumé, mais Pelecanos sait y faire. Cette histoire basée sur un fait divers entrainant les mêmes acteurs sur deux générations a tout pour tomber dans le pathos et la morale la plus niaise, et pourtant rien de tout cela. Les personnages sont creusés, la caricature n'a alors pas lieu d'être, facile d'imaginer alors qu'un moment de la vie détermine le reste. Le choix de chacun en est il réellement un, ou les choses sont elles si figées au départ qu'on ne peut rien contre? Pelecanos raconte son histoire, sans jugement, sans préjugé, et laisse au lecteur sa réflexion, et ça fait un bien fou.