Service de presse
de Angelo Rinaldi

critiqué par Béatrice, le 30 mars 2010
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Depuis, on a changé de siècle
Depuis, on a changé de siècle. Le journalisme d’aujourd’hui est fait pour l’homme pressé, tandis qu’avec ces critiques littéraires publiées dans l’Express entre 76 et 98 il faut être patient. On parcourt plusieurs paragraphes avant de savoir si oui ou non, tel ou tel ouvrage vaut la peine.

Rinaldi est convaincant lorsqu’il éreinte ou porte aux nues un texte. Mais lorsqu’il reste tiède et hésite à trancher il me semble long et pédant.

Il ne goûte pas Duras, Simon, Simenon, Houellebecq ; il trouve Roth et Updike surestimés ; pour lui Marquez est l’écrivain d’un seul bouquin. Il aime Nabokov, Cioran, Canetti, Flaubert, Chateaubriand. Voir mes propres choix confirmés par ses mots brillants ou cinglants, oui, ça m’est arrivé au fil des pages. Et puis il m’a rappelé LA bonne question à se poser devant toute œuvre: « mériterait-elle d’être ancienne ? »

On tombe parfois sur un jugement qui ravit ou bouscule, comme celui-ci au sujet de Malraux : « Trop liés à une époque précise, [les romans de Malraux] se sont éloignés avec celle-ci. Leurs protagonistes ont beau être d’un grand format et confrontés à des événements majeurs, aucun d’eux n’a le rayonnement qui assure l’éternité au moindre moujik de Dostoïevski, au plus modeste boutiquier de Balzac ».