Cités Obscures (Les), tome 09 : La frontière invisible, tome 2
de Benoît Peeters (Scénario), François Schuiten (Dessin)

critiqué par Nance, le 29 mars 2010
( - - ans)


La note:  étoiles
Inattendu
La suite et la fin de cette aventure. Nous revenons à notre héros, le jeune géographe Roland de Cremer, dont tout le monde a de grandes attentes. Le pays et le Centre de Cartographie sont en plein changement, selon les souhaits du chef suprême de la Sodrovnie, le maréchal Radisic, et la machine d’Ismail Djunov montre de plus en plus ses imperfections, misant sur la vitesse d’exécution au dépit de la justesse. Aussi, Roland est persuadé que sa jeune amante, la belle Shkodra, court un grand danger et planifie leur fuite.

Ce tome-ci est surtout d’aventure, mais j’ai trouvé que l’histoire est moins travaillée que le premier tome. J’ai beaucoup aimé les dessins subliminaux de François Schuiten, même si j’ai trouvé que c’était déjà vu par moments. Enfin, le dénouement est inattendu, mais c’est un des tomes les plus incomplets dans la série, ça aurait peut-être mieux passé en un seul volume. Aussi, le récit me reste encore obscur après la lecture, je n’ai pas tout saisi. Alors, une aventure qui a des plus et des moins, mais qui vaut encore le coup d’oeil.
La frontière est la mère de la guerre 7 étoiles

Le pitch n'est pas si évident à raconter (Nance s'en sort d'ailleurs très bien), car en effet les histoires de Schuiten et Peeters sont toujours très singulières, mais ici encore plus que d’habitude. Pas évident en effet de traiter de la problématique de la géographie au service de la guerre par le biais d’une bédé du genre fantastique… C’est vrai que l’histoire a un peu décollé par rapport au tome 1, mais le scénario reste un peu figé par rapport à d’autres productions des deux auteurs comme L’Enfant penchée, La Fièvre d’Urbicande ou La Tour, lesquelles savaient capter l’intérêt du lecteur…

Le dessin est bien sûr agréable à regarder dans sa finesse et sa poésie (j’ai bien aimé le parallèle entre le corps féminin et le paysage) et colle bien à l’univers particulier et intemporel de la série, les paysages sont somptueux, mais malgré quelques images fortes (le mur-frontière coupant un village) et une volonté de dénoncer l’absurdité des guerres (on devine bien l’allusion au conflit yougoslave des années 90), l’histoire manque un brin de rythme. On retiendra surtout un message profondément humaniste et pacifiste, se concluant par une planche splendide, délicate, surprenante…

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 9 avril 2012